Séance du Lundi 20 Octobre 2014

Nous en savons désormais plus sur la volonté de la BCP de devenir un groupe financier privé majeur. En effet, un projet de loi devrait significativement renforcer le caractère mutualiste du groupe BCP, notamment au niveau des participations croisées entre la BCP et les BPR. De même, la gouvernance du groupe devrait s’affranchir partiellement de la tutelle directe de l’Etat.

En effet, un projet de loi modifiant et complétant la loi n° 12-96 portant réforme du Crédit Populaire du Maroc, a été mis en ligne fin par le Secrétariat Général du gouvernement. Ainsi, ce projet de loi, prévoit que le capital de la Banque Centrale Populaire soit détenu à au moins 51% par les Banques Populaires Régionales. 

Simultanément, le projet de révision prévoit également que le capital des Banques Populaires Régionales soit majoritairement détenu par la Banque Centrale Populaire à travers des parts sociales privilégiées qui seront réservées à la BCP et qui coexisteront avec les parts sociales ordinaires qui continueront à être souscrites par les sociétaires.

Pour parfaire cette intégration du Crédit Populaire du Maroc, le projet de loi prévoit, au profit de la Banque Centrale Populaire, les mêmes droits que les Banques Populaires Régionales ont à l’égard de la Banque Centrale Populaire. En effet, il s’agit de participations croisées majoritaire autorisées par la loi. En particulier, la BCP contrôlera capitalistiquement (malgré la forme sociétaire) les BPR. Ces dernières seront aussi majoritaires dans le capital de la BCP. Naturellement, ceci se traduit par un besoin important de fonds propres qui sera compensé par la hausse mécanique du Résultat Net Part du Groupe avec la baisse de la part des minoritaires dans les bénéfices des BPR. 

Rappelons que les amendements intervenus en 2010 au niveau de la loi 12-96 portant réforme du Crédit Populaire du Maroc par la loi 44-08 autorisent déjà la Banque Centrale Populaire à consolider les comptes des organismes du Crédit Populaire du Maroc et de leurs filiales. Toutefois, la présence de sociétaires fait que 20% du résultat consolidé revient actuellement au BPR.

Au niveau de la gouvernance, il est prévu un rôle majeur pour le comité directeur du Crédit Populaire du Maroc en lui conférant de nouvelles prérogatives tenant, notamment, à l’alimentation du Fonds de Soutien, à l’approbation du statut-type des banques populaires régionales et des statuts de la Banque Centrale Populaire. Aussi, il sera procédé à l’abrogation des dispositions relatives au contrôle exercé par le commissaire du Gouvernement et aux autorisations préalables des administrations.

Rappelons que le CPM est défini comme un groupement de banques, constitué de la Banque Centrale Populaire, d’une part, et de dix Banques Populaires Régionales, d’autre part. Le Comité Directeur du CPM est un organe disposant d’un pouvoir de tutelle et de contrôle sur la Banque Centrale Populaire et sur les Banques Populaires Régionales. Il est composé en plus du Président de la BCP, de 8 membres dont quatre présidents des conseils de surveillance des BPR élus par leurs pairs et quatre représentants du conseil d’administration de la BCP nommés par ledit conseil.

Ainsi, la BCP verra son intégration avec les BPR renforcée avec un niveau plus important des fonds propres et des résultats au niveau du véhicule coté. Aussi, ce dernier voit son capital verrouillé avec l'impossibilité d'OPA ou de cession du contrôle majoritaire. En effet, en plus des barrières juridiques, des barrières capitalistiques ont été érigées. source flm

CDMC vient de publier une note de recherche consacrée au secteur immobilier coté. Dans cette note et sur la base des cours au 17 octobre, la société de bourse recommande à l'achat Addoha et Alliances et conseille de vendre la CGI.

Rappelons en préambule, qu’il est conseillé de lire la note de recherche dans sa globalité car notre publication n’est qu’un résumé très succinct. De même, les recommandations et les prévisions, sont à apprécier selon les us et coutumes des business plan.

Ainsi, pour le secteur immobilier dans globalité, sur l’horizon 2014-2018, CDMC table sur une croissance annuelle moyenne des mises en chantier de +0,11% et un TCAM de +0,43% des achèvements des productions de logements toutes catégories confondues. 

La société de bourse, anticipe ce retour à l’équilibre du secteur à travers la réadaptation de l’offre et de la demande par le biais de la révision des prix des logements en adéquation avec le pouvoir d’achat des ménages marocains. De même, il est souligné la volonté des pouvoirs publics, via la holding Al Omrane, de redynamiser le segment social. CDMC anticipe aussi la montée en force du segment de logement destiné à la classe moyenne au sein duquel des membres de la Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers (FNPI) se sont engagés à produire 20 000 logements à l’horizon 2016.

Pour les recommandations, les prévisions sont basées sur le business plan prévisionnel 2014-2018. Voici un résumé succint :

- Acheter Addoha grâce à une valorisation par la méthode DCF (un taux d’actualisation de 12,03%) qui conduit à un prix théorique d’ADDOHA de 65 DH par action, qui représente une décote de 27,4%.  Pour le business plan prévisionnel 2014-2018, CDMC table sur un Rnpg en accroissement moyen de +2,4%. Aussi,  le BFR d’exploitation moyen d’Addoha devrait se situer à 194,9% du chiffre d’affaires consolidé sur l’horizon 2014-2018 contre 237,4% en 2013.

- Acheter Alliances grâce à une valorisation par la méthode DCF qui conduit à un prix théorique de 554 DH par action, ce qui représente une décote de 28,5%. Pour l'actualisation, le coût des fonds propres est de 7,69%. Le Rnpg est estimé avec un accroissement moyen de 9,5%. Le BFR opérationnel moyen serait de l’ordre de 233,0% du chiffre d’affaires consolidé sur l’horizon 2014-2018 contre 274,2% en 2013;

- Vendre CGI à cause d'une valorisation par la méthode DCF (un taux d’actualisation de 7,82%) qui conduit à un prix théorique de 591 DH par action, ce qui représente une surcote de 22,7%. CDMC prévoit un Rnpg en régression annuelle moyenne de -0,4%. Aussi, le BFR d’exploitation moyen ressortirait en décroissance annuelle moyenne de -8,6%.

 source:flm