Décryptage des annonces de la SAMIR
FLM.ma
La SAMIR vient d’annoncer ses résultats annuels sociaux marqués par une lourde perte de 3,4 Mrds DH. Aussi, ce communiqué pose plusieurs questions que la société devra certainement éluder lors de la conférence potentielle de présentation.
En préambule, comme d'habitude avec la SAMIR, il faudra attendre les résultats consolidés pour affiner l'analyse globale. En particulier, rappelons qu’en 2013, le résultat net social était de 320 MDH contre une perte consolidée de 327 MDH.
Ainsi, la SAMIR a affiché en 2014, une perte nette de 3,4 Mrds DH contre un résultat net de 320 MDH en 2013. La principale cause est liée à une variation négative de stocks de 3 Mrds DH, justifiée par la baisse des prix du baril de brent, dont le cours est passé de 110 $ en juillet à 55 $ en fin d’année. Toutefois, le montant de variation négative des stocks représente 47% du montant du brut à fin juin 2014, ce qui laisse aussi supposer une mauvaise lecture de la trajectoire de l’évolution des prix et/ou des engagements sur le moyen terme des prix du brut. En effet, le recul du baril a été graduel durant le second semestre, ce qui aurait du lisser la variation négative, les stocks n’étant pas figés.
Notons que le CA 2014 a enregistré une baisse de 10% à 44 Mrds DH, expliquée par l’effet cours et par une baisse de 5% des volumes à cause d’un recul significatif des ventes de fuel industriel. Ainsi, le résultat d’exploitation 2014 de -3,3 Mrds DH a reflété la variation négative de stocks ainsi qu’une perte opérationnelle que nous estimons à 291 MDH (contre un résultat positif de 841 MDH en 2013). In finé, le maintien d’une charge financière nette de 400 MDH, a abouti à la perte record de 3,4 Mrds DH.
Pour rééquilibrer sa structure financière après cet épisode, la SAMIR a tout d’abord procédé à une réévaluation d’actifs, permettant de dégager un écart de conversion de 4,2 Mrds DH. Ainsi, les fonds propres ont été dopés par ce montant, permettant d’afficher un total de 6,5 Mrds DH, en hausse de 11% par rapport à 2013.
Aussi, pour sécuriser le financement de son approvisionnement, la SAMIR a bénéficié de 600 M$ de lignes internationales pour l’achat de pétrole brut.
Surtout, la SAMIR négocie avec un Fonds international, un renforcement des fonds propres du raffineur qui pourrait certainement passer par une augmentation de capital ou une émission d’ORA ou d’instruments équivalents. Dans le même sillage, la SAMIR a mandaté une banque d’affaires pour étudier les différentes options de financement, pouvant impliquer Corral, l’actionnaire majoritaire. Là aussi, théoriquement devant les limites de la dette (24 Mrds DH en brut), la solution passera certainement par une augmentation de capital ou une émission d’ORA.
Par ailleurs, la SAMIR semble compter stratégiquement sur la SDCC, sa filiale dans la distribution pétrolière qui a canalisé 4% des ventes en 2014 avec un objectif de 10%. De même, la SDCC devrait se lancer dans le GPL en 2015. Aussi, la SDCC a entamé la réalisation de bénéfices en 2014 avec un niveau de 22 MDH contre - 11 MDH en 2013. En effet, le volume distribué est passé de 12 900 tonnes en 2013 à 191 000 tonnes en 2014. Ainsi, le CA a grimpé de 64 MDH à 1,4 Mrds DH.
Sur un registre similaire, Jorf Petrolium Storage (filiale à 60%) devra démarrer en 2015 avec une nouvelle activité de trading et de logistique.