Depuis la signature de l'accord Maroc/PSA les medias Algerienne n'ont d'yeux que pour le Maroc
finalement ,une analyse objective ,une comparaison entre le Maroc et l'Algerie par un Algerien
[size=30]A PANNE ÉCONOMIQUE DE L’ALGÉRIE EST D’ABORD UNE LÉTHARGIE POLITIQUE[/size]
Une usine PSA verra le jour en 2019 à Kenitra, au Maroc, ont annoncé vendredi 19 juin le constructeur français et les autorités marocaines. Cette nouvelle usine, qui donne lieu à un investissement de 557 millions d’euros, sera dotée d’une capacité de production de 90 000 véhicules dans un premier temps, surtout destinés à être exportés sur le marché africain, pour atteindre 200 000 voitures ensuite, soit le quart seulement de l’usine Renault de Tanger qui peut produire jusqu’à 400 000 véhicules pour l’exportation.
Avec cette nouvelle usine PSA, le Maroc affirme une nouvelle fois son leadership en matière d’attractivité économique dans la région. Les investisseurs étrangers, français mais aussi américains comme Ford ou encore chinois, privilégient le royaume chérifien pour pénétrer le marché africain. Doté d’un bon climat des affaires, d’une sécurité juridique et réglementaire correcte, d’une stabilité politique garantie par la monarchie et d’un environnement économique satisfaisant, le Maroc est clairement plus attractif que l’Algérie en dépit, pourtant, d’un marché domestique plus étroit et d’un potentiel que les experts jugent moins important. Il n’empêche : l’Algérie peine à séduire les investisseurs étrangers. Les raisons sont multiples : des règles relatives à l’investissement étranger anachroniques (celle du 51/49 par exemple), une administration tatillonne et inefficace, des infrastructures obsolètes, un climat des affaires parmi les pires au monde… L’Algérie a ainsi été classée 154ème sur 189 pays dans le classement Doing Business 2015 de la Banque mondiale, en recul de 7 places par rapport à 2014.
Face à l’Algérie, le Maroc se taille la part du lion en matière d’attractivité des entreprises étrangères. Un indicateur permet de le mesure : le flux d’IDE (investissements directes à l’étranger) entrants. Au Maroc, ces IDE ont ainsi atteint 3,36 milliards de dollars en 2013, en hausse de 23% par rapport à 2012. En Algérie, les IDE s’élevaient à seulement 1,7 milliards de dollars en 2013… en net recul par rapport à 2011 où ils s’élevaient à 2,6 milliards.
Les efforts fournis par le Maroc pour attirer les investisseurs étrangers sont ainsi en train de payer. Les grands projets d’infrastructures (comme la plateforme portuaire de Tanger), l’assouplissement de la fiscalité pour les entreprises et la multiplication des zones franches dotées de conditions fiscales très attractives, le développement rapide d’une économie de services aux entreprises (conseil, comptabilité, etc.) de bonne qualité, une main d’oeuvre qualifiée bien formée à l’étranger et qui revient presque systématiquement au pays sont autant de facteurs d’attractivité pour le Maroc. En comparaison, il faut bien reconnaître que l’Algérie fait pâle figure. La bourse d’Alger, créée en 1997, semble pétrifiée : seules 4 entreprises y sont cotées, ce qui représente une capitalisation boursière d’environ 0,1% du PIB. Au Maroc, la capitalisation atteint les 50% du PIB d’après une étude de RMA Capital.
L’implantation en novembre 2014 d’une usine Renault à Oran, après 3 ans de négoication, est aussi symbolique du retard algérien. Pendant que l’usine Renault de Tanger produit 400 000 véhicules, celle d’Oran doit produire 25 000 véhicules pour peut-être atteindre, dans quelques années, 75 000 véhicules. Le décalage est édifiant.
Tous les experts économiques le reconnaissent : l’Algérie a un potentiel exceptionnel, bien plus important que le Maroc en théorie, mais qui n’est hélas pas exploité. Cela fait des années qu’il n’y a aucune vision économique, aucun projet industriel, le pays se contentant d’exporter ses hydrocarbures ou de préparer l’avenir en… exploitant le gaz de schiste. Aucune réforme économique d’envergure n’a été conduite depuis de nombreuses années et les dirigeants paraissent perpétuellement hésiter entre ouverture et protectionnisme, libéralisme et étatisme. A défaut de choisir, ils font un peu des deux, ce qui revient à ne rien faire. Même face au choc – pourtant prévisible – de la chute des cours du pétrole qui réduit drastiquement les ressources financières, les gouvernements successifs n’ont rien fait d’autre que de gérer vaguement les affaires courantes, colmatant quelques brèches ici et là en recourant toujours aux mêmes vieilles recettes : le recours aux importations pour pallier l’absence de production nationale, l’exploitation de nouveaux hydrocarbures comme le gaz de schiste au lieu de diversifier l’économie, la protection du marché au lieu de sa libéralisation graduelle et maîtrisée…
Le vrai problème n’est pas économique. La faiblesse de notre attractivité économique n’est pas une fatalité, elle traduit simplement le vacuum politique actuel, l’absence totale de leadership. La panne économique est d’abord une léthargie politique.
Karim Amellal