Des données affinées de Bank Al-Maghrib font ressortir une hausse de 19% des dossiers de crédit acceptés en 2014. Les demandeurs sont aussi de plus en plus nombreux à accéder à des taux d’intérêt plus avantageux.
Les promoteurs immobiliers ont-ils raison de reprocher aux banques de restreindre le crédit aux acquéreurs de logements ? Des données apportées par le dernier rapport de la direction de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib conduisent à nuancer la réponse. Au cours de 2014, la production du crédit habitat a totalisé un montant de plus de 27 milliards de DH, en hausse de 12% par rapport à l’année précédente. Une progression appréciable dans un contexte d’atonie du crédit. Plus que cela, le crédit logement profite à une plus grande population. Le nombre de bénéficiaires progresse en effet de 19% sur la période, à plus de 81 000 clients. Au total, les acquéreurs qui contractent des prêts encouragés par l’Etat (notamment le Fogarim), que les promoteurs disent d’autant plus serrés, sont même en hausse de 27%.
Les emprunteurs aux revenus supérieurs à 10 000 DH sont plus nombreux
L’autre grande idée selon laquelle les banques appliquent des conditions de financement de plus en plus dures est également battue en brèche par les données de BAM. Le taux d’intérêt moyen appliqué au crédit habitat a en effet marqué un repli de 5 points de base, à 5,4% l’année passée. Derrière ce chiffre, il ressort que les emprunteurs négocient de mieux en mieux leurs financements. Alors qu’ils étaient 38% à se faire appliquer un taux compris entre 6 et 8% en 2013, cette part est descendue à 33% l’année passée. C’est qu’en parallèle, la part de la population qui parvient à négocier un coût du crédit compris entre 4 et 6% est passée de 53% à 59%. On pourrait en revanche percevoir un durcissement à travers le montant moyen des crédits accordés. Celui-ci ressort en effet à 336 000 DH, en baisse de 20000 DH. Ce recul pourrait être révélateur de la tendance des banques à réclamer des apports personnels de plus en plus conséquents, ainsi que le rapportent les promoteurs. Mais cela pourrait tout autant vouloir dire que le besoin en financement diminue. Donne qui pourrait d’autant plus se justifier dans un contexte de baisse des prix de l’immobilier. Il est également possible de relever que les banques ont tendance à privilégier la clientèle présentant en théorie de meilleurs profils de risque. En effet, les demandeurs présentant des revenus supérieurs à 10000 DH se font plus nombreux parmi les bénéficiaires de financements, sans pour autant pouvoir parler d’une progression substantielle. Leur part est passée de 27% à 28% dans le total des demandeurs. A l’inverse, les demandeurs percevant moins de 4 000 DH sont passés de 40% à 38% du total. Mais là encore cela pourrait simplement s’expliquer par l’évolution du besoin des uns et des autres.
La vie Eco