Maroc : Managem / SMI : Des évolutions de cours sur fond de rumeur
.* La rumeur de la cession de SMI par Managem continue à faire l’actualité. * Malgré les démentis du management des deux filiales minières de l’ONA, les cours restent largement surévalués par le marché. Vendra-t-elle ? Ne vendra-t-elle pas ? Telle est la question qui se murmure parmi les opérateurs de la place et qui fait l’actualité des deux valeurs minières Managem et SMI. En effet, ayant accusé une lourde perte de 589 MDH au terme de l’année écoulée, le top management de la filiale minière de l’ONA a annoncé en grande pompe «le lancement d’une étude stratégique visant une optimisation du portefeuille d’activité, notamment à travers des arbitrages (acquisitions, cessions partielles, partenariats, etc.) sur les actifs miniers», pouvait-on lire dans le communiqué suivant la publication des résultats financiers de l’année 2008. Cette initiative devrait logiquement permettre à Managem de redresser la barre et renouer avec des performances dans le vert dès l’année en cours. Or, la publication de cette information n’a pas manqué de faire réagir la communauté boursière. Car, depuis la séance du 14 avril où la valeur cotait à 155,6 DH, le cours du titre Managem s’est emballé, enchaînant les bonnes performances jusqu’à atteindre 299 DH à la mi-juin. Le titre affichait donc une surcote de 47 % si l’on se fie à la valorisation théorique du cours calculée par les analystes de BMCE Capital, alors que les signes d’une reprise des chiffres financiers ne sont pas encore apparus, notamment en raison des contrats de couverture contre la volatilité des cours de métaux sur les marchés internationaux qui, rappelons-le, ont été la principale cause du déficit enregistré au terme de l’exercice 2008. SMI, filiale de Managem, a suivi pratiquement la même tendance sur cette période, passant de 650 DH l’action, lors de la clôture de la séance du 08 avril dernier, à 982 DH le 12 juin. Et là aussi, la valorisation théorique du titre, qui a été évalué à 553 DH, nous amène à conclure une surcote de plus de 77%. C’est dire que les investisseurs misent énormément sur le résultat de l’étude stratégique initiée par Managem. Car à ce jour, deux scénarios sont possibles : «Soit une cession totale ou partielle de SMI qui reste une participation stratégique pour le groupe et contribue à hauteur de près de 16% dans son chiffre d’affaires, soit une vente des gisements et des permis miniers non exploités actuellement et qui ne présentent pas d’intérêt majeur pour Managem», nous explique un analyste de la place. Mais il est évident que les investisseurs spéculent plus sur la réalisation de la première hypothèse. Et pour cause, ajoute notre source, «SMI devrait continuer à être pénalisée par ses engagements de couverture à des prix défavorables, par la complexification des conditions d’exploitation de la mine d’Imiter et par la baisse des teneurs». C’est surtout ces deux derniers points qui font tendre la barre vers une cession de SMI, puisque le management de la filiale du holding royal prévoit de se concentrer sur les gisements à forte marge alors que la mine d’Imiter commence à engendrer des coûts d’exploitation plus importants. Mais tout cela reste des bruits de couloirs. Des rumeurs qui ne plaisent pas au management des deux compagnies au point que ces derniers ne cessent de les démentir à travers des communiqués officiels. Le dernier en date a fait réagir, légèrement, le cours des deux valeurs. En effet, Managem et SMI ont accusé depuis sa publication le 22 juin dernier, des chutes de 25% et 10%. Cependant, même avec cette dernière correction, les deux valeurs restent nettement surévaluées par le marché, démontrant ainsi que les démentis n’ont pas permis de refroidir les ardeurs des investisseurs. Car il semblerait que ceux-ci n’aient pas oublié la leçon, d’il y a quelques années, des démentis «catégoriques» de l’ONA concernant une cession à Arcelor Mitall de parts dans le capital de Sonasid et qui s’est pourtant concrétisée quelques semaines plus tard. (Source : FINANCES News)