Bourse: Les small caps, une manne méconnue?
· Des investissements intéressants à long terme
· Des marges d’évolution plus importantes
La Bourse casablancaise semble tributaire du règne des blue chips, valeurs stars de la place. Mais au sein du marché boursier, les petites capitalisations ou small caps peuvent constituer des investissements non négligeables, pour peu que l’on ne vise pas la spéculation à court terme. «Certains titres présentent des indicateurs intéressants, mais le marché ne suit pas toujours», commente un analyste.
Des valeurs intéressantes pour un investissement à long terme, mais pas pour le spéculateur qui cherche à rentabiliser sa mise de départ le plus vite possible. De l’avis de plusieurs analystes, les petites valeurs peuvent avoir un potentiel beaucoup plus important que celui des blue chips. «Ces dernières ont atteint un niveau de cours ne leur permettant pas d’évoluer à des proportions de 20, 30 ou 40%», indique un analyste. Des valeurs comme Atlanta ou la SNEP, même au plus bas de leur cours, peuvent avoir des marges de progression plus importantes. Même les valeurs ayant atteint un cours plus bas que le cours de leur introduction ont des possibilités d’évolution plus grandes que celles des valeurs stars.
Les small caps sont relativement bien perçues par le marché. Leurs prix abordables font que les particuliers ont plus de facilité à y investir. Pour les institutionnels, les petites capitalisations font office de valeurs exotiques, servant à diversifier le portefeuille (cf. www.leconomiste.com). Par ailleurs, le marché boursier est généralement demandeur de recrues de ce genre pour éponger ses surliquidités. Mais dans la jungle des petites et moyennes valeurs, il n’est pas toujours facile de repérer celles qui ont du potentiel. «Sur un marché dominé par cinq ou six valeurs, les small caps n’ont pas beaucoup de visibilité, d’où une réticence certaine à leur égard», souligne un trader.
Le cas Atlanta en est un exemple intéressant. Le plus haut pic de transactions a été atteint le 28 décembre 2007. 280.219 actions avaient été échangées à un cours à 1.667 DH. À l’époque de son introduction, le titre avait suscité des réactions mitigées, notamment parmi les particuliers (cf.www.leconomiste.com). La compagnie d’assurances de la famille Bensalah a tout de même été classée parmi les dix valeurs les plus actives sur le marché central, au titre de l’année 2007.
HPS, opérant dans la monétique, a connu un important échange durant la séance du 15 janvier 2007, avec un cours à 1.672 DH, soit quasiment le double du cours d’émission. Durant l’an passé, quelques pics ont été enregistrés à des intervalles plus ou moins réguliers. Le dernier plus important pic a été observé le 31 décembre 2007, avec 34.074 actions échangées à 1.460 DH. Autre cas de figure intéressant, celui d’IB Maroc.com, dont le cours a connu une progression annuelle de 80,8% en 2007. Durant le mois de décembre de la même année, le plus haut pic de transactions atteint par la société s’est élevé à 22.192 actions à 372 DH l’unité. En 2008, le 18 mars a été particulièrement marquant pour IB Maroc, les transactions ayant atteint 14.212 actions à 321 DH. En outre, la société a initié un programme de rachat de ses actions qui a démarré le 17 juin dernier.
On constate de manière générale une bonne représentation du secteur des TI au sein du marché boursier. Les actions de Matel, HPS, IB Maroc ou encore Involys sont souvent conservées dans le portefeuille des acheteurs.
Dans le secteur hôtelier, Risma, filiale du groupe Accor, a connu un impressionnant pic le 13 décembre 2007. Celui-ci s’est caractérisé par 451.243 actions échangées, à un cours à 401 DH. Malgré de nombreuses irrégularités dans le cours, les transactions ne semblent pas avoir été affectées, puisqu’elles ont connu une quasi-stagnation à ce jour. Ce qui ne reflète pas forcément les performances de l’activité de Risma. Celle-ci a accaparé 7,2% du marché hôtelier au Maroc, ce qui la place en tête de file de ce secteur (cf.www.leconomiste.com)
Dans le crédit à la consommation, Salafin, filiale de BMCE, avait atteint un pic de 65.603 actions échangées à 802 DH, durant sa période de prise de bénéfices. Les transactions n’ont jamais retrouvé cette tendance, mis à part un pic observé durant la séance du 31 juillet 2008, lorsque 51.382 actions ont été échangées à 770 DH le titre. «Il n’y a pas eu d’opération majeure expliquant ce pic, commente un analyste de TPS Fin. Ce dernier ajoute que «ce volume d’échange s’agit plus probablement d’une stratégie de trading, menée par un market maker».
A.B.