Othman Benjelloun, le manager de l’année
· Le président de Financecom est talonné par Miloud Chaâbi et Anas Sefrioui
· Ils sont suivis de Aziz Akhannouch et My Hafid Elalamy
· Le monde de l’entreprise ne communique pas assez
C’est encore une fois Othman Benjelloun qui décroche la palme d’or des hommes d’affaires. Presque huit ans après le dernier sondage L’Economiste-Sunergia, le patron de Financecom remporte, de nouveau, haut la main, la compétition des managers. Pour plus de précision, il faut savoir que la question était «qui est la personnalité qui a le plus marqué la gestion des entreprises?».
Le président du Groupement professionnel des banques du Maroc et président de BMCE Bank obtient un score de 16%, le meilleur de notre échantillon qui cite 97 chefs d’entreprises ou responsables économiques dans cette catégorie.
Les voix sont donc très dispersées, ce qui explique que seulement Benjelloun et Chaâbi arrivent au-dessus du seuil statistiquement significatif.
Benjelloun est talonné par Miloud Chaâbi qui récolte 11% des suffrages, sachant qu’entre Benjelloun et Chaâbi se glisse un nombre important de personnes qui ne se prononcent pas (16%). Il faut y ajouter 7% de gens qui disent clairement que personne ne mérite d’être cité: pas besoin d’être un expert pour conclure que les hommes de l’entreprise ne communiquent pas assez.
En fait, si on était méchant, il faudrait écrire que les trois premiers du classement des entreprises sont, dans l’ordre, Benjelloun, Personne et Chaâbi.
Rater la marche
Anas Sefrioui, de Addoha, n’est pas très loin du peloton de tête, mais il rate la marche: avec 25 voix, il n’a eu que 8% des suffrages.
Pour le reste des personnes citées, qui sont particulièrement nombreuses, aucun modèle ne se détache: Aziz Akhannouch, qui est aussi présent et bien placé en politique, amasse 7% des voix en tant que manager. L’étonnant est la place de l’ancien patron des patrons, le flamboyant Moulay Hafid Elalamy: seulement 12 personnes pensent spontanément à lui (4% de l’échantillon de cadres urbains). Et ne parlons pas de l’actuel président de la CGEM, dont le nom a été écorché et cité par… une seule personne (un homme de Casablanca).
Surprise pour Bakkoury
Oubli aussi pour Abdessalam Ahizoune, le patron de la plus grande entreprise télécoms, qui plafonne à 2% avec 7 voix. Il avait été une des grandes vedettes des sondages passés. Surprise pour la présence de Mustapha Bakkoury exactement au même niveau qu’Ahizoune: son limogeage sans explication de la CDG ne l’a pas fait oublier pour autant.
Et Driss Jettou, qu’on dit être l’un de nos excellents Premiers ministres (le meilleur dit-on), le voilà mal classé dans les entrepreneurs, un 2% aussi, mais avec 5 voix seulement.
Même traitement pour Driss Benhima (ex-ministre, ex-wali et actuel PDG de la RAM). Il s’était mieux classé dans les sondages précédents. Aurait-il été pénalisé par son bras de fer avec ses pilotes de ligne ou encore l’affaire Air Sénégal? L’enquête ne le dit pas.
Etonnant aussi que des entreprises de l’envergure de l’ONA, de l’OCP, de la CDG… n’aient pas davantage porté leur président vers la notoriété publique. Et ce, qu’autant plus qu’il n’y a rien à redire à la qualité de la gestion des ces entreprises.
Même remarque pour les marques qui communiquent: Méditel, les banques, les assurances, les voitures, les produits alimentaires, les transports… n’ont pas joué en faveur de leurs responsables.
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Akhannouch: L’effet globalisation
Aziz Akhannouch gagne avec «l’effet globalisation»: en effet, le ministre de l’Agriculture et des Pêches, ancien président de la région Souss-Massa-Draâ, patron du grand groupe Akwa Holding…, est porté par la globalisation. La globalisation des questions, pas l’autre globalisation, celle de la mondialisation.
C’est la première fois que cela se produit depuis que L’Economiste et Sunergia enquêtent sur les stars du Maroc: une personnalité assez moyennement classée ou même pas classée du tout sur son ou ses secteurs d’activité, remonte étonnamment sa cote quand on globalise le classement.
Autrement dit, Akhannouch arrive troisième, derrière Fouad Ali El Himma et devant Othman Benjelloun, lorsque l’échantillon classe les stars toutes catégories confondues.
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Benjelloun: Qui et pourquoi on l’aime
Othman Benjelloun ne laisse personne indifférent. En effet, les suffrages exprimés en sa faveur sont étonnamment homogènes, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle des sondés: chefs d’entreprise, profession libérale, cadre supérieur ou encore cadre moyen. En revanche, ce sont surtout les 35 à 44 ans (20%) et les 55 ans et plus (24%) qui ont accordé leur voix au président de Financecom. Plus encore, c’est à Rabat que Benjelloun s’est vu accorder le plus de voix (18% des suffrages contre 15% à Casablanca). Par ailleurs, le président de BMCE Bank a été choisi par 18% des hommes et 14% des femmes de l’échantillon.
A quoi Othman Benjelloun doit-il sa cote d’amour? En fait, plusieurs arguments sont avancés par les personnes sondées. Parmi les raisons invoquées, l’on cite le «Grand succès». Pour rappel, le holding Financecom compte quatre filiales: un pôle banque et métiers parabancaires, dont le pivot est BMCE Bank. S’y ajoutent le pôle assurances (RMA-Al Watanya), ainsi que le pôle industriel et celui télécoms, médias, technologies…
L’on sait également que le président de Financecom est engagé dans le social à travers la Fondation BMCE Bank. Une institution active dans l’éducation, particulièrement la lutte contre l’analphabétisme, avec le programme Medersat.com et la protection de l’environnement. Raison pour laquelle les sondés le citent spontanément en tant que «personne ayant beaucoup donné au Maroc». Si, pour certains, l’on évoque le «sérieux et l’honnêteté» du manager, d’autres, par contre, retiennent sa «forte personnalité».
L'Economiste 24/12/2009
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