Jeudi 31 mars 2011
Maroc Telecom, s'apprêterait à prendre pied en Tunisie
France Télécom face à l'option nationalisation
En Egypte, en revanche, la situation de France Télécom semble se
stabiliser. Dans ce pays, le groupe de Stéphane Richard est en
joint-venture (sous la marque Mobinil) avec le milliardaire Naguib
Sawiris, à parts égales (environ 35 %, sachant qu'il y a plusieurs
niveaux de participation : directe et holding), le reste du capital
étant "flottant". Pendant trois ans, un litige a opposé les deux
parties. "Il est aujourd'hui aplani", se réjouit Gervais Pellissier.
Moyennant le versement d'une soulte de 300 millions de dollars (213
millions d'euros), France Télécom peut désormais piloter seul l'actif
égyptien. Vraie pépite, sa filiale Mobinil est valorisée entre 5 et 6
milliards d'euros. Le premier opérateur égyptien compte 30 millions de
clients en portefeuille.Délicate, la situation de France Télécom en
Tunisie. L'opérateur français possède 49 % d'un joint-venture, Orange
Tunisie. Problème : la part majoritaire a été mise sous séquestre, car
elle appartenait à l'un des gendres de l'ex-président Ben Ali, Marouane
Mabrouk. Un administrateur provisoire a été nommé. Que vont devenir ces
51 % ? Ils seront certainement nationalisés - sans doute après
l'élection d'une Assemblée constituante, le 24 juillet prochain. Et quid
des 49 % de France Télécom ? "Il n'a jamais été question qu'ils soient
confisqués ou nationalisés", déclare Gervais Pellissier, directeur
général adjoint et directeur financier de France Télécom. Au siège
parisien, on espère que l'Etat tunisien créera rapidement, comme il le
projette, un "fonds stratégique à la française". Il pourrait alors se
substituer à Marouane Mabrouk dans le capital, et le stabiliser. En
attendant, la situation de France Télécom est inconfortable. Dans
l'opinion publique, l'opérateur reste en partie lié à l'"ancien régime".
Heureusement qu'il emploie, de façon directe ou indirecte (via des
sous-traitants), 3 200 Tunisiens dans ses centres d'appels. Ce statut
d'employeur renforce son assise locale.Prendre le contrôle des
opérations serait bienvenu, d'autant que la concurrence pourrait se
renforcer. Selon la rumeur, Maroc Telecom, filiale du Groupe Vivendi,
s'apprêterait à prendre pied en Tunisie en entrant dans le capital de
l'opérateur historique du pays, Tunisie Telecom. "Faux", balaie-t-on à
Vivendi. Des experts du secteur sont moins catégoriques. "Depuis
longtemps, la Tunisie est dans le radar de Vivendi, dit l'un d'eux,
d'autant que plusieurs opérateurs du Golfe sont en train de s'y
positionner." Notamment Qatar Telecom et le groupe émirien
Etisalat."Même si nous restons minoritaires, nous pourrions consolider
les comptes dans nos résultats", estime Gervais Pellissier. Secret
espoir : que l'Etat tunisien mette en Bourse 20 à 30 % du capital
d'Orange Tunisie, valorisé entre 250 et 300 millions d'euros. Dès lors,
il ne disposerait plus d'un pouvoir de blocage. "Nous fonctionnons de
cette façon dans notre joint-venture sénégalais, où nous ne possédons
que 42 % des parts d'Orange Sénégal", explique-t-il.
PARIS
Maroc Telecom
Valeurs le 04/04/2011
Cours du jour
Dernier.............. 14,64 €
Variation.......... + 4,42%
Ouverture.......... 14,14 €
+ Haut............... 14,64 €
+ Bas .................14,04 €
Volume................ 9912
Quantité Capitaux 140470,93 €
SOURCE
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/les-menaces-qui-pesent-sur-les-groupes-francais-dans-les-pays-arabes_251612.html