Christophe Gautheron : Bourse et bonheur
(article du 12 avril 2010)
L’argent ne fait pas le bonheur, mais le bonheur fait gagner beaucoup d’argent
Vous passez vos journées à être concentré devant vos écrans d’ordinateur afin de tenter de capter un magnifique signal qui générera de confortables plus values ?
Vous utilisez vos soirées pour sélectionner de manière complexe les valeurs qui feront l’objet d’un prochain investissement ?
Une partie de vos week end croule sous le temps que vous consacrez à détecter des configurations graphiques à potentiel élevé ?
Alors, arrangez vous pour être de bonne humeur !
En effet, une équipe de psychologue de l’université de Toronto vient de mettre en évidence que le cerveau est d’autant plus apte à réaliser des associations très complexes que l’humeur est positive.
Il semblerait que la tristesse renforce un mécanisme qui se nomme le contrôle inhibiteur cérébral .
Ce système permet de sélectionner les informations que le cerveau doit traiter, et d’exclure les informations n’ayant pas un rapport direct avec l’objectif poursuivi.
Ainsi, lorsque l’on est heureux, le contrôle inhibiteur se relâcherait, et d’avantage de concepts, d’informations perçues ou mémorisées, seraient intégrés au raisonnement.
Trouver le bonheur, être joyeux, c’est une tâche éminemment difficile, souvenez vous des mots de l’écrivain Jules Renard : « Si l’on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d’attente ».
Ainsi, à ce problème, je ne connais pas de remède, ni de solution toute faite … c’est la même chose que pour la réussite en bourse, il n’existe pas de martingale.
Le paradoxe de tout cela est que pour beaucoup d’investisseurs, et de spéculateurs, le bonheur serait … de ne plus investir, pour ne plus avoir peur, pour ne plus subir de contrariétés.
Moralité : pour gagner en bourse, il faut être heureux.
Et pour être heureux, il ne faut pas jouer en bourse !
Alors, si vous souhaitez malgré tout vous accrocher aux marchés, vous êtes prévenus … Soyez heureux, et ne faites rien !