Désolé si c'est long, mais je c'est le genre d'articles qu'il faut lire :
Bourse
CFG répond au “Matin”
CFG Group confirme récuser formellement les accusations de manipulations boursières
Publié le : 14.10.2008 | 15h07
Nous faisons suite aux deux articles publiés dans les deux éditions du numéro 13.646 daté du 23 septembre 2008, accusant le groupe CFG d'avoir manipulé les cours de la Bourse de Casablanca lors des deux journées du 15 et du 16 septembre, ainsi qu'à nos entretiens consécutifs.
Vous n'avez cependant pas cru devoir, à ce jour, faire le nécessaire pour reconnaître votre erreur. Aussi, nous vous demandons, au titre de notre droit de réponse, conformément aux dispositions des articles 25 et 26 du Dahir formant code de la presse n° 1-58-378 du 15 novembre 1958 tels qu'ils ont été modifiés par la loi n° 77-00 promulguée par le Dahir n° 1-02-207 du 3 octobre 2002, de publier le présent courrier intégralement, dans les deux éditions de votre prochain numéro et ce, aux mêmes endroits et pages, notamment à la une, et avec les mêmes caractères.
CFG Group confirme récuser formellement les accusations de manipulations boursières formulées par Le Matin du Sahara et considère les arguments utilisés dénués de tout fondement. En particulier, le système de bourse en ligne ne peut en aucun cas émettre des ordres à découvert.
De même, aucun «flagrant délit» n'a été constaté à ce jour par l'une ou l'autre de nos autorités de tutelle.
Enfin, vous travestissez allégrement l'objet et la teneur de la réunion tenue à la Bourse de Casablanca le jeudi 19 septembre. Vos deux articles qui mettent en cause profondément, et de manière intempestive, l'intégrité morale et professionnelle de CFG Group sont manifestement calomnieux et diffamatoires.
Devant la violence et la gravité de cette attaque, la volonté délibérée de nuire à notre entreprise, en diabolisant son rôle dans l'évolution récente du marché, et alors que les règles les plus élémentaires de l'éthique journalistique n'ont pas été respectées (dont celle d'offrir au moins la possibilité d'exprimer le point de vue contradictoire), et compte tenu en fin de vos atermoiements, CGF Group ne peut plus différer le dépôt d'une plainte auprès des instances judiciaires compétentes, avec demande de dommages et intérêts pour préjudices moral et financier.
Ayant toujours considéré Le Matin du Sahara comme un journal de référence de la presse nationale, sérieux et crédible, CFG Group ne peut qu'exprimer ses plus vifs regrets devant une telle dérive de sa ligne rédactionnelle.
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Notre commentaire
Suite à la publication dans nos éditions du 23 septembre d'un article relatif à certaines opérations de CFG Group à la bourse de Casablanca, le président de cette banque nous a adressé un courrier dans lequel il conteste le bien-fondé de ce texte. Conformément au code de la presse auquel nous demeurons attachés et aux règles déontologiques propres à notre rédaction, nous publions cette mise au point. Elle participe de notre souci d'approfondir le débat sur les pratiques boursières douteuses que nous avons décrites et d'apporter ainsi des éclairages supplémentaires à nos lecteurs.
« CFG Group, comme le souligne son président Amyn Alami, signataire de la lettre qui nous est adressée, confirme récuser formellement les accusations de manipulations boursières formulées par « Le Matin du Sahara » et considère les arguments utilisés dénués de tout fondement ». Dans les premiers paragraphes de son courrier, le président de CFG Group évoque à tort l'existence de « deux articles » mettant en cause sa banque. En réalité, le « chapeau » de la première page qui annonce l'article incriminé et signé par notre collaboratrice ne cite pas une seule fois CFG Group.
En revanche, celui publié en page 5 lui consacre à peine 3 paragraphes, soit moins que le tiers d'un article qui fait une demi-page. Que le président de CFG Group se soit froissé et senti plus visé que tous les autres opérateurs nous autorise donc à être surpris par sa prompte réactivité, ensuite de nous interroger encore plus sur les tenants et les aboutissants d'une affaire qui n'en finit pas de nourrir un débat passionné dans le landerneau financier.
Faut-il rappeler que dans la foulée de cette affaire, le CDVM a cru nécessaire presque aussitôt de publier la charte de ses principes sacrés et de rappeler vigoureusement ses règles prudentielles. Sans mauvais esprit de notre part, nous y voyons plutôt un signe révélateur du législateur.
Il confirme qu'il existe non seulement des dérapages, mais des risques de manipulation avérés. Et pour ce qui est des «ventes à découvert», objet de notre investigation et de notre article mais aussi sujet à controverse qui nous vaut la mise au point de CFG, pour ce qui est en particulier de ces «hedge fends» et des spéculations malveillantes, il y a longtemps qu'elles sont mises à l'index un peu partout et sur toutes les places. Y compris chez nous. On peut bien entendu en parler, les décrire longtemps sans pour autant être jamais en mesure de les prouver, tant il est vrai que la réglementation boursière, fût-elle la plus subtile et la plus vigilante, reste incapable de déterminer ce qui relève ou non de la spéculation.
Autant dire qu'il s'agit-là d'une aiguille dans une botte de foin, difficile à repérer et réellement impossible à situer.
Soit ! Quand «Le Matin» à mis le doigt sur la plaie que sont ces transactions à découvert, équivalentes ailleurs aux fameux «spéculatifs alternatifs», il ne l'a guère fait avec l'intention délibérée de « nuire», encore moins de «calomnier» qui que ce soit. Nous regrettons sans doute le ton direct et sans appel de notre article, mais nous nous sommes conformés à la règle de quête d'une vérité insaisissable et fugace.
Cependant, alors même que nous publions aujourd'hui la mise au point de CFG Group, le CDVM que l'on identifie au gendarme des opérations boursières vient de lancer lundi 13 octobre par voie de communiqué une mise en garde dont on ne peut que se féliciter. Car elle confirme nos craintes et justifie notre article du 23 septembre dernier. Elle est libellée clairement comme suit : «Le CDVM rappelle à l'ensemble des intervenants sur le marché boursier qu'en application des règles marocaines, toute personne qui donne un ordre de vente doit disposer des titres au moment de la passation de l'ordre de vente. Toute personne qui passerait un ordre de vente, contribuerait à sa réalisation ou procéderait à son exécution en infraction à ces règles s'expose aux sanctions en vigueur».
«Le Matin» a eu peut-être l'ingrate tâche de soulever un lièvre, mais n'a pas eu l'exclusivité dans le suivi de cette affaire de «ventes à découvert». De plus en plus de titres et d'organes continuent à le relayer. La part de vérité dans cette affaire, seul le CDVM la détient et, si d'aventure il se résolvait à publier un jour les conclusions de son enquête sur les fraudes, il serait en mesure d'éclairer l'opinion publique et de rassurer le marché. Au «Matin», nous avons accompli notre tâche d'informateur.
Par Mohamed Jouahri | LE MATIN
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