bonjourNous avons enfin perdu notre triple A,
comme je vous l’annonçais la semaine dernière. Fini ce que le
gouvernement pensait être, il y a quelques mois, notre « trésor national
»… Et pourtant, aussi incroyable que ce soit, la fin du monde n’a pas
eu lieu. Moi qui pensais que si la France perdait son triple A, la Terre
s’ouvrirait en deux, je dois bien avouer que j’ai été un peu déçu… Mais
curieusement, j’ai l’impression que la France s’en sort mieux depuis
qu’elle a perdu sa note.
Plus belle la vie (sans triple A)…Le magazine Challenges publie, dans
son numéro de cette semaine, un dossier de plusieurs pages titré : « la
vie sans triple A ». Même si je dois bien reconnaitre que sa lecture est
intéressante (je vous la conseille), on s’est bien rendu compte que la
vie n’était pas plus dure sans la meilleure note qu’avec. Ainsi, alors
que l’on s’attendait a une remonté brutale des taux, la France, qui a
émis plusieurs milliards d’euros cette semaine, a non seulement réussit à
placer l’intégralité de sa dette, mais à des taux inférieurs à la
semaine passée. Pas de cataclysme donc… De même, le CAC40 qui était bien
« palot » ses dernières semaines, a reprit de belles couleurs cette
semaine. Fait rare, les valeurs bancaires ont toutes passée la semaine
dans le haut de l’indice. Enfin, l’euro, dont on nous annonçait la mort
avant noël, affiche sa bonne santé et est repassé au dessus de la barre
de 1.30 dollar. Si ça continue comme ça, je pense que notre
charismatique leader va demander à S&P de dégrader à nouveau la
France pour remonter sa cote. Je ne suis pas certain que ça marche
réellement…
Une journée à 115 milliards de d’eurosNon, ce n’est pas le salaire d’un
quelconque joueur de football, c’est la somme dont les banques
européennes ont besoin pour renforcer leurs fonds propres, selon les
calculs de l'Autorité bancaire européenne (ABE). En effet, vous ne le
saviez peut-être pas, mais c’est aujourd’hui la date butoir fixée aux 31
banques européennes pour remettre à leurs régulateurs nationaux le
détail des mesures qu'elles prévoient pour renforcer leurs fonds
propres. L’ABE exige des établissements européens un ratio de fonds
propres d’au moins 9% fin juin 2012. Je ne reviendrais pas ici sur les
nombreuses critiques que l’on pourrait faire à cette exigence, je vous
laisse le faire… Par contre, ce ratio de 9% implique que les banques
soient recapitalisées et cela pourrait être avec de l’argent public. Pas
en France, bien entendu… Comme le disait notre regretté ex-ministre de
l’économie, le secteur financier français est le meilleur du monde. Je
vous mets au défi de lui prouver le contraire… De plus, à défaut de
faire appel aux marchés pour se renforcer, les banques devraient
rapidement céder, souvent à vil prix, des actifs aux profits de leurs
concurrentes, notamment américaines. Ceci étant, si effectivement nous
ne devrions pas, du moins pas tout de suite, avoir à recapitaliser nos
banques comme en 2008, nos voisins italiens pourraient eux être amenés à
le faire, notamment avec la Banca Monte dei Paschi di Siena (MPS), la
plus ancienne institution financière encore en activité.
Grandeur et décadenceNous avons connu une semaine très
particulière, avec deux sociétés emblématiques ayant suivis des
trajectoires diamétralement opposées. En effet, alors que Général Motors
est revenu au sommet, Kodak, la célèbre marque d’appareils photo est
tombée dans les abimes. Si le slogan « clic-clac Kodak » ne vous dit
rien, sachez que c’est la marque qui a permis à la photographie de se
démocratiser. La question qui se pose, c’est comment une si belle
entreprise, avec des centaines de brevets et une telle histoire, en a
été réduit à demander la protection du chapitre 11 des faillites. En
l’occurrence, Kodak, qui était à la pointe de la photographie
argentique, n’a pas vue venir la suprématie du numérique… Le pire, c’est
que la société a été la première à développer un système permettant de
prendre des photos numériques. Je pense que, comme pour la faillite de
GM en 2008, il est important de retenir qu’il ne faut absolument pas se
reposer sur ses lauriers… Mais, chose surprenante qui n’existe qu’aux
Etats-Unis, la faillite permet souvent de rebondir, comme on l’a vu avec
Général Motors qui, après avoir connu l’infamie de la faillite, a
repris sa place au panthéon de l’automobile en redevenant cette semaine
le premier constructeur mondial.
Un sommet pour rien… Vous avez sans doute entendu parler du fameux « sommet social » qui a
eu lieu ce mercredi à l’Elysée. A votre avis, à quoi il a servit ?
Petit indice, la réponse est dans le titre… Plus sérieusement, cette
rencontre a tout de même permis aux syndicats et aux patronats de se
voir et de faire croire que notre charismatique leader se préoccupe de
l’emploi. Qu’il me soit permis de rappeler au passage que ce dernier
avait promis en 2007 de faire tomber le chômage à 5%... Alors, je sais
très bien ce que vous allez me dire, la crise est passé par là. Je suis
bien d’accord, mais je ne fais que signaler qu’à l’heure actuelle, nous
sommes très loin de ce chiffre ! Le problème, c’est que la seule mesure
qui est ressortie, c’est le développement du chômage partiel, alors même
que l’on sait que ça n’a aucun impact sur les licenciements
économiques. Aucune autre piste n’a été avancée pour faire reculer le
chômage… On n’a pas plus parlé de la fin de la défiscalisation des
heures supplémentaires, qui n’apporte pas grand-chose au final et coûte
relativement cher aux contribuables, que de la « TVA sociale », dont on
nous annonce que c’est la solution miracle. On en revient donc à ma
première question… Si jamais vous trouvez une autre réponse, je suis
preneur.
La crise, quelle crise ? Finissons, si vous le voulez bien,
par une nouvelle que j’ai eu du mal à croire en lisant le quotidien Les
Echos : les français ont dépensés 86.5 millions d’euros par jour en
2011. Il n’y a que moi que ça surprend ? Tout le monde nous parle de la
crise, matin, midi et soir depuis plus de 3 ans, mais les français
trouvent de l’argent pour jouer à des jeux de hasard, loto et PMU en
tête. Je vous le dis clairement : si vous ne savez pas quoi faire de
votre argent, j’ai bien une petite idée…
Le 20/01/2012 à 17h47 par
david galland