Séance du Mercredi 13 Juin 2013

[img(440.4px,185.39999999999998px)][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Au-delà de l'impact de la décision du MSCI de déclasser le Maroc dans le compartiment de Frontier Market, cet événement met en exergue le mal qui ronge la bourse marocaine. En effet, le manque de liquidité asphyxie le marché actions et fait peser le risque de régression de l'industrie de la finance de marché au Maroc.  

En effet, l’évolution des volumes est  cauchemardesque. Ainsi, le volume quotidien moyen du marché central n’a atteint que 88,3 MDH au premier trimestre 2013, soit une baisse de 25,4% par rapport à la moyenne de 2012 et de 37% par rapport à 2011. Surtout, le volume quotidien moyen actuel ne représente  plus que 10,4% du pic atteint en 2007.

Cette faiblesse de la liquidité pose plusieurs problèmes :

- Un mauvaise santé financière des banques d’affaires en raison de l’écroulement du PNB de courtage et de son corolaire en termes de baisse de transactions dans le conseil. Une telle mauvaise santé agit négativement au niveau du recrutement et de la formation des futurs financiers du marché de demain. En particulier, les seniors et les managers de 2017-2018 sont théoriquement les juniors actuels. Ainsi, en cas de persistance de la crise, la finance de marché et le CFC risquent de se retrouver face à un creux générationnel.

- La perte de l’attractivité vis-à-vis des investisseurs étrangers comme le démontre la décision du MSCI.

- La faible représentativité des cours. En effet, devant l’assèchement des volumes, même les grandes capitalisations sont susceptibles de subir les aléas d’un mouvement d’humeur de quelques centaines de milliers de dirhams.

- La spirale négative auto-entretenue d’absence d’IPO. En effet, la faible volumétrie décourage les initiateurs de bons dossiers d’introduction en bourse, entretenant de facto la baisse des volumes. 

En conclusion, au delà des fondamentaux ou du niveau des cours, c'est la faible liquidité qui risque d'achever le marché actions marocain et annuler les acquis positifs développés durant une quinzaine d'années.