[ltr]Comment dénicher les actions sous-valorisées[/ltr]
[ltr]Si le but est de dénicher des valeurs de croissance se vendant au même prix que des valeurs de bon père de famille, alors le price-to-book (P/B) ratio est votre ami. Il vous permettra de détecter approximativement mais efficacement les entreprises sous-évaluées.[/ltr]
[ltr]Pourquoi les titres sous-valorisés sont-ils si durs à trouver ?[/ltr]
[ltr]Disons que vous identifiez une entreprise fortement bénéficiaire avec de bonnes perspectives de croissance. Combien devriez-vous payer pour une telle valeur ?[/ltr]
[ltr]Pour répondre à cette question, vous pouvez utiliser la méthode dit du “Discounted Cash Flow” (DCF), qui actualise les flux de trésorerie futurs. Mais le DCF peut être difficile à calculer. Le DCF nécessite de pouvoir estimer assez précisément quels seront les flux de trésorerie dans les années à venir, ce qui est extrêmement difficile à faire au-délà de deux ans. La méthode exige également de connaître le retour sur investissements minimum exigé par les investisseurs sur le titre, chiffre particulièrement difficile à estimer.[/ltr]
[ltr]Le ratio prix / valeur d’actif net[/ltr]
[ltr]Il existe une façon plus simple d’évaluer la cherté d’un titre : le ratio prix / valeur d’actif net (
“price-to-book ratio” en anglais, abbrévié “P/B”). Ce ratio s’obtient en divisant la capitalisation boursière d’une société par sa valeur nette comptable. La valeur d’actif net représente la différence entre la valeur comptable des actifs moins les dettes.[/ltr]
[ltr]Si par exemple une entreprise a 100 millions d’euro à l’actif du bilan et 75 millions de dettes, sa valeur d’actif nette comptable est de 25 millions d’euros. Cette entreprise a 10 millions d’actions en circulation sur le marché, donc chaque action représente 2,50€ d’actif net. Si l’action cote 5€ à la Bourse, alors son ratio P/B est de 5€ / 2,50€ = 2.[/ltr]
[ltr]Que nous apprend le ratio P/B ?[/ltr]
[ltr]Le P/B est très utilisé par les investisseurs value pour trouver des titres boudés par le marché qui s’échangent à prix cassés. Si les titres d’une entreprise se transigent à un prix moins élevé que sa valeur comptable (P/B < 1), cela indique généralement que :[/ltr]
[ltr]- le marché pense que l’actif est surévalué
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[ltr]- l’entreprise obtient un retour sur actif (ROA) faible, voire négatif.
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[ltr]Si le ROA est négatif, il est déconseillé d’acheter, à moins d’anticiper un redressement de l’entreprise, à l’occasion d’un changement de management par exemple.[/ltr]
[ltr]Même si aucun changement ne survient, une entreprise qui se transige pour moins que sa valeur comptable pourra éventuellement être liquidée, ce qui peut rapporter des plus-values intéressantes.[/ltr]
[ltr]Le ratio P/B est avant tout une façon de vérifier si une entreprise offre de la croissance à un prix raisonnable. De larges écarts entre le P/B et le retour sur capitaux engagés (ROCE), un indicateur-clé de rentabilité, signalent souvent une bonne affaire. Les valeurs de croissance surévaluées ont souvent un faible ROCE et un P/B élevé.[/ltr]
[ltr]Le P/B n’est pas une formule miracle[/ltr]
[ltr]Le calcul et l’analyse du P/B est certes simple, mais il ne fait pas des miracles non plus. Ce ratio n’est vraiment utile que pour les entreprises possédant beaucoup d’actifs tangibles (usines, immobilier, machines, etc …). La valeur des actifs intangibles (marques, brevets, etc.), elle, est difficilement quantifiable.[/ltr]
[ltr]La valeur comptable est inutilisable pour analyser des entreprises très endettées ou en perte. L’endettement peut être élevé au point qui “annule” quasiment toute la valeur comptable de l’actif, ce qui peut engendrer un P/B artificiellement élevé. Les entreprises très endettées, dans les télécommunications par exemple, ont un ratio P/B qui sous-estime leurs actifs. Si vous ajoutez à cela que l’entreprise fait des pertes, la valeur nette comptable peut devenir … négative et donc inutilisable pour nous.[/ltr]
[ltr]Le ratio P/B est un outil bien pratique pour identifier les titres sous ou sur valorisées, mais il a ses faiblesses. Vous devez en avoir conscience lors de vos analyses et exercer votre esprit critique afin de procéder à d’éventuels retraitements.[/ltr]