MAROC TELECOM : Des marges en progression à fin septembre 2013
Pour les 9 mois de l’exercice 2013, MAROC TELECOM affiche un chiffre d’affaires consolidé en dépréciation de -4,7% à 21 467 MMAD. Cette dépréciation des revenus se justifie essentiellement par une dégradation des reve-nus de la téléphonie mobile, compensée partiellement par la bonne performance des filiales subsahariennes.
Sur le marché local, les réalisations commerciales de l’opérateur télécom marocain s’effilochent de -8,4% à 16 118 MDhs, recouvrant essentiellement une forte dépré-ciation des revenus du mobile de -10,3% à 11 941 MDhs, couplée à une amélioration des revenus de la té-léphonie fixe (+10% à 5 523 MDhs).
D’une part, la dépréciation des revenus de la téléphonie trouve essentiellement son origine dans la dégradation de l’ARPU (-12,6% à 70 Dhs/mois/client). Reflétant une conjoncture économique délicate, l’ARPU a été impacté par une baisse de 30% des prix, non compensée par une hausse de l’usage sortant (dont la hausse est limitée à +20,4%). Résultat d’une politique volontariste visant la réduction des ventes de terminaux subventionnés, le revenu Equipement du mobile a perdu près de 39,1% pour atteindre 249 MDhs.
D’autre part, le revenu de la téléphonie fixe s’est appré-cié de 10,1% à 5 523 MDhs. Cette bonification s’explique par un transfert du chiffre d’affaires mobile vers le fixe à travers les liaisons louées par le fixe au mobile. Retraité de l’impact des liaisons louées, le revenu de la télépho-nie fixe se serait amenuisé de -2,8%. En volume, le nombre des lignes fixes s’est accru de 8% à 1 347 mille lignes, stimulé par la hausse des accès Haut Débit de 21,8% à 790 mille lignes. Sur ce volet, le chiffre d’affaires de la Data Fixe s’est amélioré de 4,5% à 1 361 MDhs.
A l’international, le chiffre d’affaires agrégé des diffé-rentes filiales subsahariennes s’apprécie de 9,5% à5 715 MDhs. Cette performance est à mettre à l’ac-tif de l’ensemble des filiales du Groupe. Toutefois, il convient de noter la bonne tenue des filiales gabo-naise (+13,1% à 1 084 MDhs) et malienne (+10,7% à 1 968 MDhs), qui surperforment le reste.
Dans ce contexte, l’EBITDA consolidé de MAROC TELECOM s’est amoindri de -1,1% à 12 383 MDhs. Cette dépréciation moins accentuée que celle des revenus est attribuable à la compression des charges opératoires. En effet, le Groupe télécom semble profiter des retombées de son plan des dé-parts volontaires, opéré une année auparavant, cou-plé à la baisse des tarifs d’interconnexion, désor-mais symétriques (effective depuis début 2013). Dans ce contexte, la marge brute dégagée par le Groupe s’améliore de 2,1 pts pour atteindre 57,7%.
Pour sa part, l’EBITA consolidé s’améliore de 6,9% pour atteindre 8 654 MDhs, d’où une marge opéra-tionnelle de 40,3% (Vs. 36% au S1-2012). Notons que l’évolution de l’EBITA profite de la non récur-rence du coût exceptionnel du plan des départs volontaires opéré un an auparavant. Retraité de cet élément, l’EBIT aurait baissé de -2,7%.
Côté cash, MAROC TELECOM clôture les neuf premiers mois sur un CFFO de 7 682 MDhs, en dépréciation de -7,4%, suite aux dépenses liées à l’accélération des investissements réalisés afin de préparer le réseau haut débit à la technologie 4G.
S’inscrivant dans la même tendance que le 1er semestre, MAROC TELECOM continue de pâtir d’une élasticité prix peu favorable, du fait d’une conjonc-ture économique délicate. Ceci dit, il convient de sa-luer la capacité de MAROC TELECOM à améliorer son parc, malgré la concurrence acharnée des autres opérateurs. Ainsi, en cas d’atténuation de la tension sur les budgets des ménages, MAROC TELECOM sera en pole position pour profiter d’une reprise de la demande.
Par ailleurs, la poursuite de la progression de l’apport des filiales africaines ainsi que leur profitabi-lité (marge d’EBITA de 31,2%, contre 23,7% précé-demment) devrait compenser partiellement les baisses des réalisations enregistrées localement, permettant ainsi à l’entreprise de dépasser l’objectif fixé pour l’exercice 2013 : une marge brute de 56%.