Bonjour les amis,
Un article très intéressant :
Nécessité de Fonds activistes au Maroc?La colère de certains petits porteurs après l’annonce de l’OPR de la CGI, rappelle d’autres épisodes historiques comme ceux de Financière Diwan, de la BNDE ou de Mediaco. Le point commun entre ces épisodes est la fracture entre certains petits porteurs et des émetteurs. Justement, les Fonds activistes peuvent être la solution idoine pour résorber cette fracture.
En effet, souvent, à tort ou à raison, certains petits porteurs affichent une défiance envers le management des émetteurs, dont ils ont pourtant acheté les titres. Naturellement, cette méfiance s’étend aussi aux recommandations de certains brokers, souvent disséqués sous un angle très critique.
Par ailleurs, les petits porteurs sont aussi parfois dans le tort, quand ils ne participent pas aux AG ou aux AGE, pour porter leurs voix et pour prendre la parole. En effet, même s’ils ne peuvent changer l’issue d’un vote, les petits porteurs peuvent poser leurs questions lors des AG ou interpeller les commissaires aux comptes. En particulier, vu que les petits porteurs ne sont pas conviés aux réunions d’analystes et de la presse financière, l’AG est l’endroit où il faut être pour s’informer et protester le cas échéant. Toutefois, à leur décharge, pour peser il faut assister aux AG en nombre et être briefé sur ses droits légaux.
L’autre solution qui a été tentée avec un succès mitigé dans les années 2000, est celle de l’association. Toutefois, le conflit d’intérêt potentiel entre l’activiste actionnaire et la défense d’intérêt général peut faire capoter ce genre d’expériences même si en France, la tentative est plutôt réussie.
Justement, l’autre piste mène aux Fonds activistes qui mènent et organisent la fronde, avec un intérêt déclaré dès le départ qui est celui d’obtenir le plus sur un titre identifié. A l’international, ce sont des fonds activistes qui ont par exemple, obligé Ebay de faire la scission avec Paypal. En France, Bolloré qui agit comme un activiste a amené Vivendi à se désengager partiellement des télécoms. Idem, Colony a poussé Accor à coter son activité services (Edenred).
Ces fonds repèrent les sociétés, en mal de bonne gouvernance ou qui prennent des décisions ne maximisant pas l’intérêt des actionnaires. Comme le cours de ces titres est souvent malmené en bourse, le combat est aussi juteux, permettant aux Fonds de joindre l’utile à l’agréable. Ces Fonds prennent donc des participations rampantes pour viser un pourcentage utile (5% à 10% par exemple). Par la suite, ces Fonds fédèrent les petits porteurs mécontents à travers différentes méthodes (lettre ouverte, courrier…). Une fois, la « coalition » regroupée, le Fonds activiste écrit au Management et fédère les votes en AG et en AGE, pour peser sur les décisions de l’entreprise.
Naturellement, l’avantage d’un Fonds activiste est sa patience (le business model tolère des combats de plusieurs années) et son expertise juridique et financière. Aussi, son association avec les petits porteurs est souvent win-win, ces derniers apportant leurs voix, le Fonds amenant l’émetteur à se préoccuper de son cours en Bourse.