Séance du Mardi 15 Septembre 2015

Bonjour à tous,

En arrivant à mon travail ce matin, je voulais partager avec vous ma dernière chronique, après avoir jeter un coup d’œil sur mon portefeuille, oublié pendant quelques jours de vacances. Les stop loss fixés avant mon départ ne se sont activés, que pour une seule ligne, qui de toute façon avait généré une bonne pv Hamdoullah !

Pour rester sur les chiffres, en voici un 53.67% Il s’agit du taux de participation aux élections du 4 septembre 2015. (source Intérieur)

Au passage, le taux d’abstention de quelques 46% se ventilerait comme suit (suivant ma propre lecture) :

- Adlistes, qui ont vu avec stupeur leurs frères percer dans les principales villes du pays le soir du 4 septembre, puis en ont rigolé le soir du 14 septembre, suite à l’élection des présidents des régions ;

- Des récalcitrants Nahjistes, « out of the game », qui ont raté la fenêtre du 20 février pour faire un update de leur feuille de route et ont fuit le pacse de la gauche (FGD qui s’annonce comme future réceptacle de toutes les forces de gauche) ;

- Des « menfoutistes », qui estiment que leur vote ne changera en rien la donne (théorie des dés pipés) et que leur temps consacré au vote vaut plus cher que la gestion de leur quotidien pour les 6 prochaines années ;

- Autres : en voyage, en déplacement professionnel, décédés entre temps, malades, en allaitement, …

Cet engouement pour  l’exercice démocratique et le débat suscité autour de ces élections marquent un intérêt grandissant pour une participation active à la gestion de la chose publique. Effet de mode pour faire « in » et agrémenter les discussions de salons et pubs ou prise de conscience collective pour un enjeu démocratique qui devrait concerner la vie des générations futures ? Soit, là n’est pas le sujet.

Certaines réactions et contre-réactions témoignent de la non maitrise du mode du scrutin, compliqué par le vote en faveur d’une liste locale et une liste régionale, l’élection de conseillers communaux et régionaux, qui eux-mêmes doivent élire le président du conseil (ou le maire) puis le président de la région, en optant pour des alliances souvent contre-nature, illogique ou incestueuses. « j’ai voté pour Madame Maaqoul du parti X, elle a raflé les voix…c’est finalement Monsieur Moukhalwid du parti Y qui va présider le Conseil… » « On a viré le parti X de notre ville, on a préféré voté pour Y et Z, c’est des gens sérieux. Finalement Z s’est allié avec X et a reconduit Monsieur Chlahbi du parti X…) Ouf ! y a de quoi avoir au moins une migraine !

Les candidats vendaient aux électeurs rêves et chimères, progrès et bon-vivre, emploi et sécurité, des projets grandioses qui frôleraient les étoiles, des slogans populistes, et des images de dégustation de Hendia…mais jamais une garantie de conduite stable, des principes et une logique politique.  Le nombre de listes en compétition résulte en une physionomie éclatée du futur conseil…d’où la nécessité de ce jeu d’alliances…

Peut-être que des élections en deux tours permettraient à la liste gagnante (qui elle-même peut être un mix) d’avoir plus de confort pour constituer le Conseil. La non-maîtrise du mode de scrutin a induit plusieurs en erreur, et a faussé leur jugement et leur vote.

Dans ce magma de réactions, contre-réactions et déclarations, une phrase d’un élu m’a interpellé : «  il est inadmissible que le président de la région soit un professeur en théologie » (au passage le gars serait professeur en physique). Cette phrase m’a fait sourire et m’a rappelé une autre perle : « il ne faut pas prendre ces gens au sérieux ! ».

Cette détonation a changé la donne…ou partiellement… la voix du peuple (forumiste) relayée à toute la Société, compte aujourd’hui…et pèse sur les décisions des market-makers….le forum, croyez-moi est devenu en quelque sorte un Player du jeu qui compte. Ce travail de vulgarisation, d’explication, de partage et d’entraide semble porter ses fruits…et il devrait continuer… tout comme l’engagement des citoyens (jeunes et moins jeunes) dans la vie politique et le processus démocratique du pays. Compétition  

Les règles du jeu ont changé… Aujourd’hui, le teneur du jeu doit changer les règles pour garder les joueurs autour de la table ou il doit laisser sa place à de nouvelles personnes à même de mieux gérer la partie. De l’équité, de la transparence et de la justice…. Tels sont mes souhaits pour entamer une nouvelle ère sur le marché.

Le changement, comme la mort et l’impôt ne peut être évité. Les changements ne se font pas toujours en gaîté, mais plutôt accompagnés de sentiments d’abandon de quelqu’un ou d’un lieu, d’un mode de vie et d’habitudes (ancestrales). Mais le changement peut aussi être positif et même salutaire.

Aujourd’hui, les jeux sont faits…aura-t-on droit à un Brelan de bras cassés ou un Carré d’As ? Souhaitons tout le mal pour réussir à nos décideurs , qu’ils soient nommés ou élus.

bien à vous,