Voilà :
Le Masi en forte hausse
• Le marché en forte hausse durant ces derniers jours.
• Des éléments court-terme et autres long terme militent pour son ascension.
• Des éléments de fragilité que les acteurs feraient bien de corriger au risque de se retrouver ses tares.
• Jusqu’à maintenant, les valorisations sont correctes vu les spécificités du marché.
Depuis le début de l'année, le Masi a engrangé plus de 13% de gains.
Cette hausse attendue vient aussi de signaler la rupture d'un seuil psychologique important, celui des 10 000 Pts. Des éléments économiques et financiers plaident dans le fond à soutenir cette hausse.
Graphique du Masi :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La baisse du taux directeurs va amener les gestionnaires à procéder à un léger arbitrage en faveur du marché actions. Par ailleurs, le marché fait écho d’une nouvelle baisse du taux directeur ce qui accentuerait la pression sur ce compartiment. A noter que sur le marché interbancaire, les banques se prêtent entre elle en dessous du taux directeurs signe d’une grande accumulation de cash ces derniers mois.
Le passage par 2 à 4 années d’austérité dans la distribution des crédits a fait en sorte que le système bancaire actuel soit sur-liquide. Face à une demande en crédits en berne, et à la baisse attendu du rendement du marché obligataire, une partie de ces liquidités serait dirigée par les investisseurs vers le marché action.
On peut aussi citer un effet de comparaison avec les résultats futurs. Avec le record des 16 profits warning en 2016, et deux grosses défaillances (Samir et Alliances) qui ont sapé le moral des investisseurs, il est difficile d’imaginer un scénario pareil pour l’année prochaine !
Le rendement de la place, historiquement élevé par rapport à son benchemark plaide pour l’arrivée de nouveaux investisseurs intéressés par une rémunération en dividendes qui dépasse facilement les 5% sur certaines grandes capitalisations
Le projet de fusion Lafarge/Holcim, les résultats trimestriels satisfaisants d’IAM ont crée un effet catalyseur court terme sur le marché.
La résilience de l’économie marocaine, et par ricochet les entreprises cotées pendant les 4 dernières semestres laissent à penser que les investisseurs soient plus optimistes sur les prochaines années.
En rapprochant la loupe sur les entreprises cotées, on constate que les grandes capitalisations ont affiché de belles surprises qui ont compensé la défaillance de Samir ou d’Alliances. En effet, la masse bénéficiaire globale a progressé de 1,6%, tirée par le secteur bancaire +5,1% ou la jolie prouesse du secteur agro-alimentaire +14,8% qui bénéficie des faveurs des analystes pour son coté défensif.
Cependant, bien que la hausse du marché actions soit confirmée dans le fond, semaine après semaine, il y’a lieu de tenir compte de quelque éléments de faiblesses inhérents voire historique à la bourse de Casablanca.
En effet, il y’a lieu de constater le manque de volumes sur le marché. Cette faible liquidité rend certains mouvements du marché disproportionnés par rapport à l’intention réelle des investisseurs.
Dans le fond, les investisseurs dits institutionnels sont déjà surexposés au marché actions, cependant ils vont certainement procéder à des arbitrages en faveur de certains secteurs aux dépenses d’autres. Les secteurs défensifs à l’instar de l’agro-alimentaire, la distribution énergétique, les télécoms ou les commodities figurent parmi les favoris sans oublier le secteur minier qui se rattrape au vu de la reprise des cours des métaux.
Le chantier réglementaire : Après moult réunions, séminaires ou recommandations n’a pas encore produit de résultats visibles. A l’image de l’obligation des résultats trimestriels qui permettront au marché d’avoir suffisamment d’informations durant l’année pour créer la volatilité et la liquidité nécessaire à l’animation du marché.
Jusqu’à maintenant, le marché, vu la lenteur à apporter des réformes réglementaires structurelles, est toujours otage de certaines pratiques qui viennent toujours lui rappeler qu’il n’est pas à l’abri de chocs imprévus.
Un marché réformé, ou tous les acteurs sont confiants dans un système qui leur offre une information légale de qualité et un arsenal juridique ficelé permettra de créer des cycles de hausse ou de baisse efficients.
La hausse d’un marché actions n’est pas forcément synonyme d’une bonne santé. Au contraire, handicapé, et n’ayant pas réalisé les réformes structurelles durant sa phase de baisse, il pourrait renouer avec la croissance mais en portant toujours avec lui les facteurs qui engendreront sa rechute. L’histoire est un éternel recommencement.
Les plus fortes hausses depuis le début de l’année
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les plus fortes baisses depuis le début de l’année
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