Les 4 raisons d’une nouvelle hausse de l’or
[size=13][size=13]Publié le 3 juillet 2016 dans Bourse et investissements[/size][/size]
Le nouveau marché haussier de l’or semble bien parti.
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Il ne vous a probablement pas échappé que l’or a connu une véritable frénésie d’achat suite au choc du Brexit. Le métal jaune est allé jusqu’à flirter avec les 1360$. En général, les grands médias financiers ne parlent de l’or qu’en dollar. C’est normal, ils s’adressent à des gens qui peuvent intervenir sur le marché des devises. Mais pour nous, l’évolution de l’or dans la devise dans laquelle nous vivons et dépensons est importante.
Depuis le début de l’année, voici l’évolution des cours de l’or dans différentes grosses devises.
Dans toutes ces devises, l’or s’échange pour plus cher qu’en octobre 2008. Certes, il est beaucoup moins cher qu’en août 2011, paroxysme de ce qui fut ensuite nommé “crise de l’euro”. Mais si Madame Michu, Mrs Smith, Frau Muller ou Suzuki-san avaient acheté de l’or en 2008 et s’étaient sagement assises dessus, elles seraient largement gagnantes aujourd’hui.
Selon nous, une nouvelle étape de la hausse de l’or débute. La semaine dernière, j’ai interviewé Jim Rickards au sujet de son livre Nouveau plaidoyer pour l’or, dont j’ai eu l’honneur de préfacer l’édition française.
En 1980, neuf ans après l’abandon officiel par les États-Unis de l’étalon-or, les cours de l’or flambèrent. Une forte pression en faveur d’un retour à l’étalon-or s’exerçait et Ronald Reagan institua une commission qui se prononça contre. Une minorité importante siégeant à ladite commission ne partageait cependant pas cet avis. Afin de faire connaître ses arguments, cette minorité publia un “Plaidoyer pour l’or” qui rencontra un vif succès.
Pour Jim, les arguments de 1980 méritent d’être dépoussiérés à la lumière de la croissance hallucinante des dettes publiques et privées et surtout de la dématérialisation de la monnaie existant essentiellement sous forme de lignes de crédit inscrites dans des mémoires informatiques. D’où cenouveau plaidoyer.
Une différence fondamentale
Jim et moi, nous ne vivons pas dans la même monnaie. Jim est Américain et vit en dollar. Je suis Française, résidente en France et vis en euro. Nos conclusions convergent, à quelques nuances près. J’ai pu, en parlant avec Jim, éclaircir un point très important. Ainsi, Jim dit souvent que le dollar va baisser. Lorsqu’il dit “le dollar va baisser”, il parle comme un Américain, du pouvoir d’achat du dollar. Il pense que le dollar de demain achètera moins de choses que le dollar d’aujourd’hui. Il ne présume pas de la parité euro-dollar, ou de la parité yen-dollar ou encore de la parité livre-dollar.
La spéculation sur l’évolution à court terme des parités monétaires est un autre sujet passionnant mais ce n’est pas mon sujet du jour.
Un marché haussier bien parti…
Revenons à notre tableau du début. Toutes les monnaies achètent moins d’or depuis le début de l’année. Et toutes les monnaies achètent moins d’or qu’en 2008. En 2016, le PIB de la Zone euro est à peu de chose près identique à celui de 2008. Mais il y a 27,5% de monnaie (crédit en plus).
Si la quantité de monnaie augmente bien plus vite que la quantité de ce qui s’échange, le prix de ce qui s’échange va augmenter. En l’occurrence, la hausse la plus criante est aujourd’hui celle des actifs financiers et surtout des obligations.
Malgré des marchés financiers proches de leurs plus hauts historiques, les gens sentent bien que quelque chose ne va pas, que les taux négatifs signalent quelque chose de très grave et que les élites pataugent.
Même le professeur d’université keynésien Kenneth Rogoff, auteur de Cette fois c’est différent – Huit siècles de folies financières conseille aux banquiers centraux des pays émergents d’acheter de l’or plutôt que de placer leurs excédents dans la dette de leurs riches clients étrangers.
Selon moi les piliers de cette nouvelle hausse de l’or sont les suivants :
- Les taux sont négatifs, conserver de l’argent coûte. 10 000 milliards de dollars cherchent potentiellement un abri contre les taux négatifs.
- Les banquiers centraux qui le peuvent se tournent vers l’or.
- L’or déjà sorti de terre est de moins en moins disponible. Ceux qui en ont le conservent.
- La production minière plafonne.
Au fur et à mesure que la confiance dans les banquiers centraux et dans le système monétaire s’effrite, l’or va continuer à grimper. Le dollar est de moins en moins vu comme un refuge car les taux d’intérêt réels en dollar sont négatifs. En effet, les taux courts (Fed Funds Rate) sont à +0,5% et l’inflation américaine s’établit à 1,1%. Le taux d’intérêt réel est donc de -0,6%. Jim a raison : le dollar s’effrite ; le fait que les autres monnaies baissent plus encore ne doit pas brouiller votre vision.
Oui, ce nouveau marché haussier de l’or semble bien parti.