Trafic d’informations chez de hauts fonctionnaires! Publie le: 28/09/09
· Ils divulguaient le contenu de dossiers d’investissements
· Trois hauts responsables épinglés pour l’heure
C’EST une première. De hauts fonctionnaires des ministères de
l’Intérieur et de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du
territoire, ont été sanctionnés pour avoir divulgué des informations
concernant des dossiers d’investissements privés à l’étude au sein des
deux départements.
Le haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur est Rachid Afirat,
directeur du patrimoine. Chakib Benmoussa l’a relevé de ses fonctions
et une enquête administrative est diligentée. Ceux qui sont impliqués
dans ce dossier au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme sont
également des hauts fonctionnaires. Selon nos informations, il s’agit
du secrétaire général du ministère, Najib Mohamed Halimi, et du
directeur de l’urbanisme, Mohamed Adib Alaoui. Dès vendredi, le
ministre Taoufik Hejira les a relevés de leurs fonctions, en attendant
de voir les résultats de l’enquête.
Selon nos informations, les dossiers pour lesquels sont poursuivis ces
hauts fonctionnaires concernent notamment des projets fonciers et
d’urbanisme. Les plans d’aménagement pour l’extension de quelques
villes, encore en cours de réalisation, sont divulgués à des
promoteurs. Ces derniers achètent les terrains qui sont encore dans le
périmètre agricole comme s’ils allaient se lancer dans l’agriculture.
Ils attendent quelques années pour que le plan d’aménagement soit
promulgué avant de commencer à faire des lotissements et vendre les
terrains au mètre carré. Car, entre temps, les terrains en question ont
changé de statut et entrés dans le périmètre urbain. On imagine les
plus-values dégagées lorsque ces superficies sont transformées en
lotissements et dans une zone immeuble. Ces cas extrêmes de la
spéculation et de la manipulation sont courants. D’autant que toutes
les villes modifient leur plan d’aménagement au bout d’une dizaine
d’années puisqu’ils se retrouvent caducs. Dans ces cas, il y a une
violation flagrante des procédures administratives.
La préparation du plan d’aménagement doit respecter la confidentialité
avant la promulgation. Les hauts fonctionnaires ont également sorti de
leurs bureaux des projets d’investissements ficelés à l’extérieur alors
qu’ils sont encore à l’étude. Pour des observateurs, ces pratiques
délictueuses sont courantes. Mais ce qui est inhabituel, c’est le
caractère officiel donné à cette affaire.Source: Leconomiste