Pourquoi les zinzins ont décidé
d’accompagner la nouvelle entité Les offres publiques de retrait des deux holdings ONA et SNI ont été
clôturées Mardi 15 Juin 2010. Même si nous ne disposons pas, à l’heure
de la rédaction de cet article, des résultats définitifs de ces deux
opérations qui ont pour objectif le retrait de ces deux valeurs de la
cote casablancaise, nous pouvons analyser le comportement des différents
opérateurs du marché durant la séance du 15 Juin qui marquait le
dernier jour de ces OPR. Ainsi, 2 812 832 titres ONA pour un montant de
9,2 milliards de dirhams à un cours d’ouverture de 1 620 dirhams et de
clôture à 1 615 dirhams et 911 763 titres SNI pour un montant de 3,46
milliards de dirhams, à un cours d’ouverture de 1 761 dirhams et de
clôture à 1 899 dirhams, ont été échangés sur le marché central. Par
contre, aucune transaction n’a été enregistrée au niveau du marché de
blocs du 1er mai au 14 juin 2010 sur l’une ou l’autre de ces valeurs.
L’autre constat porte sur les cours des valeurs concernées qui ont été
inférieurs au prix des OPR de 1650 Dhs pour l’ONA et 1900 Dhs pour SNI.
En effet, durant les dix derniers jours de ces OPR, le cours de la
valeur ONA a évolué dans une fourchette de 1639 dirhams à 1617 dirhams,
et celui de SNI variant entre 1870 dirhams et1809 dirhams. L’importance
des quantités échangées traduisait un mouvement général bien que
différent d’une catégorie d’opérateurs en bourse à une autre. En effet,
les « gros petits porteurs » se sont distingués par un calcul simple
basé sur le principe de la souscription à ces deux offres et donc
d’apporter leurs actions ONA, SNI. Mais ils ont néanmoins préféré les
vendre sur le marché pour profiter de taux de commissions inférieurs à
ceux prévus par la note d’information des OPR (0,9% maximum) en les
négociant avec les sociétés de bourse autour de 0,3% et, surtout, pour
disposer de leur argent avant la date de paiement prévue par les
initiateurs des offres pour juillet prochain. Car, valorisée au taux
monétaire de plus de 3% aujourd’hui, la récupération préalable de leur
mise se justifiait. Ceci étant, le poids des personnes physiques étant
marginal à la Bourse de Casablanca par rapport à celui des
institutionnels, le comportement de ces derniers pour ces deux OPR a
retenu toute l’attention des analystes. On a pu remarquer que ces
« zinzins » se sont divisés en deux catégories. Ainsi, les OPCVM ont
tous été déterminés dès l’annonce des OPR à y souscrire. Ils ont juste
procédé à des opérations de regroupement de leurs titres ONA et SNI dans
certains de leurs fonds afin d’éviter la lourdeur de la procédure qui
exige que chaque fonds souscrive aux offres de retrait pour ses propres
valeurs. Par contre, les compagnies d’assurances et les caisses de
retraite ont, plutôt majoritairement, penché vers la décision de garder
leurs participations dans les deux holdings ONA et SNI, fleurons de
l’économie nationale s’il en est.
Une question de calculC’est le comportement de cette catégorie d’institutionnels qui
pourrait aboutir à « un moindre succès » de ces OPR, ce qui, cependant,
aurait pour avantage conséquent de « coûter moins cher » aux initiateurs
des ces opérations. En effet, sans aucune spéculation et en se basant
sur de simples calculs d’approche, on peut affirmer que si les
institutionnels lourds en actions ONA et SNI décidaient, ce que nous
croyons être effectivement le cas, de garder leurs actions ONA et SNI en
fonds de portefeuille, le coût de ces OPR, estimé initialement à 22
milliards de dirhams, pourrait être concrètement ramené à un montant de 6
à 7 milliards uniquement.
Cette estimation est faite notamment à partir de la connaissance que
l’on peut avoir de la répartition du capital de SNI. Celui-ci se
distribue synthétiquement en une participation de 60,40 % de COPROPAR,
l’actionnaire de référence, 14,80 % de divers qui correspondent au
flottant, et des participations des institutionnels dont on citera
(entre autres), RMA Watanya 11,63 %, MAMDA-MCMA 5,82 %, CIMR 3,32 % et
les sociétés du holding SNI dont les participations tournent autour de
1% (voir tableau ci-contre). Le total des participations de ces
institutionnels étant de 24,8%, s’ils décidaient de garder leurs actions
SNI comme plusieurs d’entre eux l’ont affirmé, cela diminuerait
considérablement le coût de l’OPR pour le premier groupe économique du
Maroc. Un tel raisonnement est encore plus valable pour ONA dont la
structure du capital est plus éclatée. En effet, SNI, actionnaire de
référence en détient 35 %, le flottant est de 24,33 % et les
institutionnels identifiés tels RMA Watanya 6,96 %, MAMDA-MCMA 5,27 %,
SIGER 5 % CIMR 4,14 %. À cela, on ajoutera les filiales du groupe qui,
bien évidemment, n’apporteront pas leurs actions aux OPR. C’est donc,
quelque 40% du capital de l’ONA qui ne seront pas apportés à l’OPR,
contribuant ainsi à en diminuer le coût. Les institutionnels réticents
aux OPR ONA et SNI partagent les mêmes arguments. Ceux-ci portent sur la
juste appréciation de la valeur actuelle du groupe ONA et du holding
SNI, mais, surtout, sur leur appréciation future de cette valeur, compte
tenu des projets connus ou annoncés de diversification de l’entité
SNI-ONA. Plus déterminant encore dans ce choix, ces mêmes
institutionnels ont dû réaliser que le réinvestissement des milliards
qu’ils retireraient de la cession de leurs gros paquets ONA et SNI, ne
serait pas si facile et certainement pas aussi potentiellement rentable
que la conservation de leurs titres... On en conclura donc que,
contrairement aux évaluations premières, les initiateurs de ces OPR ne
débourseront pas les 22 milliards annoncés pour le ramassage de leurs
titres. Par contre, le montant effectif, d’un tiers à peine de la
première estimation, (soit entre 6 et 7 Mrds Dhs), permettra à l’entité
fusionnée de disposer très rapidement de la capacité de financement et
d’endettement ainsi dégagée pour réaliser ses objectifs
d’investissements…pour le plus grand bonheur des zinzins qui ont choisi
de l’accompagner, mais au risque, cependant d’avoir des problèmes de
classement de leurs actifs avec la DAPS ! Il y a donc des séparations
qui se font sans peine et d’autres qui sont difficiles à réaliser…
Afifa DassouliPrincipaux actionnaires SNI au 30/06/2009COPROPAR 60,40 % ;
Divers actionnaires 14,80 % ;
RMA WATANIYA 11,63 % ;
CIMR
3,32 % ;
MAMDA 2,91 % ;
MCMA 2,91 % ;
LAFARGE CEMENTOS 2,25 % ;
WAFA ASSURANCE 0,52 % ;
AXA Assurance Maroc 0,50 % ;
ERGIS 0,43 % ;
CAISSE DE RETRAITE
ET DE PREVOYANCE BAM 0,14 % ;
SOFIPAR 0,10 % ;
UBS AG ZURICH 0,09 % ;
Principaux actionnaires ONA au 30/06/2009SNI
35,05 % ;
Divers actionnaires 24,33 % ;
RMA WATANIYA 6,96 % ;
LAFICO 5,95 % ;
MCMA/MAMDA 5,27 % ;
SIGER 5,00 % ;
CIMR
4,14 % ;
FIII
2,85 % ;
GERVAIS DANONE 2,71 % ;
BSCH 2,23 % ;
ATTIJARIWAFA BANK 1,40 % ;
WAFA ASSURANCE 1,33 % ;
SGMB 1,15 % ;
AXA ASSURANCE MAROC 0,86 % ;
CMR
0,56 % ;
OFFICE NATIONAL DES
HYDROCARBURES ET DES MINES 0,14 % ;
ZELLIDJA
0,04 % ;
INVESTIMA 0,03 % ;