Les projets de Maroclear
Entretien avec Fathia Bennis, PDG
· Une nouvelle plateforme opérationnelle depuis septembre
· Finalisation en cours d’un nouveau système de risk management
La présidente de la banque centrale des titres est toute fière de son nouvel investissement. Une plateforme de 33 millions de DH qui permet notamment le dénouement des opérations en temps réel. En investissant dans cette plateforme, Maroclear s’assure également de disposer d’un instrument capable de répondre aux besoins futurs du marché notamment pour le prêt-emprunt des titres ou encore le marché à terme. Son rôle est également censé prendre plus d’importance dans le cadre du projet Casa finance City. Fathia Bennis livre à L’Economiste les ambitions de sa société.
- L’Economiste: Pourquoi avoir investi dans une nouvelle plateforme?
- Fathia Bennis: Les installations et les outils de gestion de Maroclear se doivent d'être ultramodernes. La nouvelle plateforme apporte plusieurs nouveautés sur le plan fonctionnel.
La gestion des opérations de Bourse par exemple a été complètement revue. Les nouveaux systèmes permettent le dénouement en temps réel, selon le modèle brut-brut, de certaines opérations, en l'occurrence les transactions de Repo's et de gré à gré et sont de ce fait plus conformes aux recommandations les plus exigeantes en matière de systèmes de paiement. Ils permettent d’informer en temps réel tous les intervenants sur l’intégralité des étapes du traitement de chaque opération.
Mais, au-delà des améliorations immédiates, l'objectif consiste aussi à disposer d’un outil évolutif apte à répondre à des besoins futurs, dont certains commencent déjà à se profiler comme le prêt-emprunt des titres et le marché des dérivés.
- Dans quelle mesure allez-vous être impliqués au projet de place financière de Casablanca?
- C’est un mégaprojet qui passe d'abord par de nombreuses phases de réflexion et de préparation. Nous sommes bien évidemment associés à ces premières étapes du projet. Cela étant, en attendant que les contours de notre implication effective soient plus précis, nous avons déjà pris l'engagement d'apporter tout notre concours à sa réussite.
- Est-ce que les conditions de maturité sont réunies aujourd’hui pour la mise en place de ces différents chantiers?
- De l'avis même du Fonds monétaire international ou de la Banque mondiale, le Maroc est une référence dans la région Mena. Il n'a pas cessé de moderniser son économie et son secteur financier tout au long des dernières années.
Aujourd'hui, il s'agit non seulement de capitaliser mais de passer à la vitesse supérieure. Le projet de transformation de la place financière de Casablanca en un hub de la finance régionale, voire internationale, en est une illustration. Il ouvre pour le Maroc des perspectives prometteuses pour l'attrait des capitaux, le développement de nouveaux métiers et l'accompagnement du rythme accéléré d'attraction des investissements, tant publics que privés.
- Vous avez nourri des ambitions à l’international? Qu’en est-il aujourd’hui de votre partenariat avec la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale?
- Nous avons bien évidemment gardé le contact, mais nous n'avons pas été sollicités récemment. Sans doute que les besoins de la BVMAC se situent désormais ailleurs que du côté des infrastructures que nous avons aidé à mettre en place.
En tout état de cause, comme nous l'avons affirmé à plusieurs reprises, nous restons volontiers à l'entière disposition de nos homologues africains pour toute assistance ou partenariat.
- Quels sont les autres projets sur lesquels travaille votre équipe?
- Maroclear sera impliquée sur tous les nouveaux projets, dont certains commencent déjà à se profiler pour notre place, comme le marché à terme ou le prêt-emprunt de titres.
A cela s'ajoutent tous les projets internes qui auront forcément des impacts sur la qualité de nos prestations. Nous sommes en train de finaliser un nouveau système de risk management. Nous voulons également renforcer notre plan de continuité des activités et le rendre conforme aux exigences les plus strictes en la matière. Il s’agit aussi à terme de revoir notre rating avec Thomas Murray (agence de notation).
La nouvelle plateforme a été un projet important, mais il ne s'agit pas d'une finalité en soi. L'essentiel est que désormais nous disposons d'un socle solide, sur lequel nous pouvons bâtir beaucoup de chose.