Sentiment de Marché :
Le marché avait baissé sa garde…
Le marché parisien a bien cru tenir sa quatrième semaine de hausse consécutive mais, tel un boxeur trop sur de sa victoire, il n’a pas vu partir le coup, et l’uppercut de vendredi après-midi a brutalement anéanti toute la progression de la semaine qui avait pourtant permis de s’approcher des plus hauts de 2010, près de 4080 points. L’indice vedette de la bourse de Paris a lâché 60 points en moins de deux heures après la publication décevante de la première estimation du PIB américain pour le quatrième trimestre, faisant basculer la performance hebdomadaire dans le rouge avec un recul de 0,38%. L’EuroStoxx 50 s’est effrité de 0,55%, le Footsie à Londres de 0,25%, seul le Dax a réussi à grignoter 0,57% sur la semaine.
Outre-Atlantique, même son de cloches. Les bons résultats trimestriels n’ont pas suffit à soutenir les indices bien que jusqu’à présent, 71% des publications du S&P 500 se soient avérées supérieures aux attentes du consensus. Le Dow Jones a reculé de 0,41%, le S&P 500 de 0,55%, et le Nasdaq de 0,09%.
Le Nikkei 225 a progressé de 0,84% malgré l’abaissement d’un cran de la note de la dette à long terme du Japon, à AA- par l'agence de notation financière Standard and Poor's, en raison du lourd endettement du pays. Mais les plus fortes variations ont concerné les places financières du nord de l’Afrique et du Proche-Orient. Après la Tunisie, ce sont les marchés financiers et bancaires en Egypte qui ont été à leur
tour pris dans le tourbillon des manifestations. La panique s’est emparée des investisseurs et la bourse du Caire a plongé de 15,7%.
Le regain de confiance dans la monnaie unique s’est maintenu malgré un accès de faiblesse vendredi. L’euro a terminé la semaine à 1,36, conforté par le succès de la première émission du Fonds Européen de Stabilité Financière. L’appétit des investisseurs a permis aux premiers « Eurobonds » de faire une entrée en fanfare sur le marché de la dette en levant 5 milliards d'euros d'obligations à 5 ans dans des conditions bien meilleures qu'attendu. L’aggravation de la crise égyptienne a fait flamber le WTI coté à New York à près de 90 dollars. Le Brent de la Mer du Nord s’est approché du seuil des 100 dollars. Le différentiel s’expliquerait par la raréfaction du pétrole en mer du Nord. Après la consolidation de ces dernières semaines, l’or s’est stabilisé sur les 1340 dollars.
Un oeil sur le Proche-Orient avant les chiffres de l’emploi américain
La semaine qui s’ouvre sera encore rythmée par de nombreuses publications trimestrielles. Concernant les statistiques macro-économiques, les investisseurs prendront connaissance aujourd’hui aux Etats-Unis de la consommation des ménages et de l’indice des directeurs des achats de la région de Chicago.
Demain, les dépenses de construction et l’ISM manufacturier seront au programme. Jeudi, nous aurons les chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage, les commandes industrielles ainsi que l’ISM des services. Enfin vendredi, les chiffres de l’emploi, talon d'Achille de l'économie américaine, constitueront le point d’orgue de la semaine. En zone euro, la semaine sera marquée aujourd’hui par l’estimation de
l’inflation, attendue à 3,3%, soit nettement plus que le seuil de 2% fixé par la BCE. Demain, c’est l’indice PMI Markit du secteur manufacturier qui sera publié, et jeudi, celui des services.
La BCE devrait laisser inchangé ses taux directeurs malgré les pressions inflationnistes. Il faudra également garder un oeil sur la situation au Proche-Orient. Les tensions politiques en Egypte alimentent la crainte d'une déstabilisation de la région qui pourrait avoir un impact sur les prix de l’énergie, et donc sur les marchés. Il est temps pour le boxeur de remonter sa garde…