CAM: Enième restructuration des dettes agricoles Le résultat du Crédit Agricole en hausse de 10% en 2010
Le conseil de surveillance entérine le rachat de Diac Salaf
1,5 million d'unités d'exploitations agricoles profitent des offres du Crédit Agricole du Maroc La stratégie du Crédit Agricole du Maroc pour la période
2009-2013 venait déjà en réponse au contexte concurrentiel dans lequel
évolue la banque. D’autant plus qu’à l’instar des autres institutions
bancaires, soumises aux règles prudentielles de Bank Al-Maghrib, Crédit
Agricole reste à ce jour la seule banque à être assignée également à une
mission de service public.
Entre l’obligation de respect d’un ensemble de ratios prudentiels ainsi
que des normes qualitatives, le Crédit Agricole doit performer. Pour
cela, selon de toutes premières informations, la banque s’est engagée, à
l’issue de son conseil de surveillance tenu avant-hier à Rabat sous la
présidence du Premier ministre, à élargir encore plus son spectre
d’activités aux particuliers et aux entreprises. Un glissement vers le
statut de banque universelle de plus en plus assumé.
Le rachat du groupe
Diac (Diac Salaf et Diac Equipement), entériné par le conseil de
surveillance, mais qui reste encore assujetti à l’accord de la direction
des établissements publics et de la privatisation, procède de cette
stratégie visant à étoffer la palette des produits de la banque. En même
temps, la banque entend bien fidéliser sa clientèle originelle,
notamment les petits agriculteurs pour qui une énième opération de
reprofilage des dettes se dessine. Le prinicpe est acquis et devrait
être mis en œuvre dans les prochaines semaines. Une approche qui s’est
avérée par le passé payante pour la banque. Les statistiques 2010
l’attestent. Le taux de créances en souffrance est passé à 9,6% de
l’encours global contre plus de 50% en 2003. Autres performances
validant le plan stratégique, c’est le résultat net qui a augmenté de
10% en 2010 à 375 millions de DH contre 345 millions en 2009.
Quant aux ressources mobilisées, elles ont enregistré une croissance de
8% à plus de 52 milliards de DH pour un coût maintenu à 1,70%. Aussi,
le montant des crédits octroyés a fait un bond de plus de 10% à plus de
49 milliards de DH.
Par ailleurs, le rôle également assumé d’acteur de développement
solidaire s’est encore traduit dans l’évolution des microcrédits
accordés en 2010. A fin 2010, leur taux s’est hissé à plus de 12%
portant sur une enveloppe de plus de 200 millions de DH au bénéfice de
plus de 100.000 clients. De même, l’option pour un développement durable
«responsable» s’est vue dotée d’une structure dédiée avec la création
de la Fondation du Crédit Agricole pour le développement durable. La
convention pour la contribution de la banque au plan Maroc Vert, pour un
montant de 20 milliards de DH sur cinq ans, signée en 2008, est
exécutée plus vite que prévu. Les montants débloqués par la banque ont
atteint déjà 10 milliards, soit 2 milliards de plus selon le timing
initial.
Bachir THIAM