Bourse dividendes : choisir les bonnes valeurs de rendementBourse dividendes : La page dividendes constitue une introduction expliquant l’importance des
dividendes
dans les placements boursiers. Approfondissons maintenant de manière à pouvoir bien choisir les meilleures valeurs de rendements.
Petit rappel sur l’importance des dividendes :
Ce petit graphique montre qu’à partir d’un investissement initial de 10.000 USD dans l’indice Ibbotson Large Companies
(indice des plus grandes valeurs) en 1980, la valeur de ce placement
est de 132.657 USD en 2004 du fait de la hausse des cours de bourse
(capital appeciation) des entreprises composant cet indice.En
réinvestissant systématiquement les dividendes sans placer de sommes
supplémentaires (dividends reinvested), l’actionnaire se retrouve
détenteur d’une somme de 404.898 USD soit trois fois plus ! Les
dividendes et leur réinvestissement systématique en actions dopent donc
la performance.Attention le pouvoir des dividendes n’est pas
magique : toutes les valeurs dites de rendement (distribuant des
dividendes élevés) ne sont pas égales. Il est tout à fait possible de
réaliser des bons placements boursiers grâce aux dividendes, ce
processus n’est pas automatique cependant : en effet, il y a quelques
pièges à éviter en matière d’investissement dans les valeurs de
rendements :
Conseils bourse dividendes :1) ne vous concentrez pas sur les rendements les plus élevésCe
point peut sembler paradoxal car on peut se dire, en effet, que plus le
rendement est élevé, plus l’investissement sera rentable. Attention car
dans notre optique et dans celles de l’étude citée plus haut, les
dividendes sont facteurs de performance à long terme or un rendement
très élevé (supérieur à 5%) ne dure pas en général : il peut s’agir soit
de sociétés dont le cours de bourse a fortement chuté ou d’entreprises
en train d’assécher leurs ressources financières.Le rendement étant le
rapport entre le dividende et le cours de bourse, si ce dernier baisse
le rendement augmente mécaniquement ! Quelques exemples (sources
boursorama 3/06/2008) :-Thomson (TMS) offrait un rendement théorique 2007 de 8% après avoir chuté de 71% sur un an-NRJ Group offre un rendement 2007 de 4,6% après une réduction du cours de bourse de 54% sur un an-Le Crédit Agricole offre un rendement 2007 de 7,05% après une baisse de 44,5% sur un anSi
le cours chute fortement, c’est que la bourse n’est pas rassurée sur
l’état de santé de la société. Parfois le marché se trompe à court terme
mais en général, c’est le signe d’une situation opérationnelle ou
financière qui se dégrade. Quand ce type de difficultés apparaît, les
sociétés ont souvent le réflexe de réduire ou de supprimer les
dividendes pour réduire leur dette et consacrer leurs ressources au
redressement de la société (c’est exactement ce qui s’est passé cette
année dans le cas de l’exemple de Thomson cité plus haut avec un
dividende supprimé en 2008).Les valeurs bancaires versent
traditionnellement des dividendes généreux, la crise financière actuelle
a conduit et va sans doute conduire plusieurs banques à réduire ou
suspendre leurs dividendes (ceux-ci ont été divisé par cinq à la Société
Générale après l’affaire Kerviel. Citigroup, Washington Mutual et de nombreuses autres banques américaines ont fortement réduit leurs versements cette année).
2) privilégiez les sociétés qui augmentent régulièrement leurs dividendesCertaines
sociétés versent des dividendes sans interruption depuis des décennies :
c’est le cas, par exemple du groupe 3M (NYSE : MMM), vous savez la
société qui a inventé le scotch, les post-it mais aussi le marquage
routier, a augmenté son dividende chaque année depuis 50 ans ! D’après
notre screening à l’aide du site internet invesinvalue.com, les
sociétés suivantes (liste non exhaustive) ont versé des dividendes
chaque année depuis au moins 15 ans : Essilor, Clarins, Schneider
electric, Bouygues, Ipsos, LVMH, Carrefour, L’oreal, Manitou...Il y a donc peu de chances pour que cela change !
3) évitez les dividendes exceptionnelsIl
y a de nombreuses raisons pour lesquelles les sociétés distribuent des
dividendes exceptionnels significatifs (cessions d’actifs / volonté de
l’actionnaire / absence de projet de croissance externe...). Parfois le
versement de ce dividende exceptionnel va dégrader la structure financière de la société : Les sociétés de Private equity
ont tendance à utiliser ce moyen pour accroître leur taux de rendement
interne (TRI) dans le cadre d’un investissement au détriment des
sociétés qui sont parfois amenées à s’endetter pour verser ces
dividendes. C’est le cas notamment du groupe Pages Jaunes (PAJ) détenu
par KKR et Goldman Sachs dont nous le rapport annuel 2007 de la société
nous donne les éléments suivants : « Pour financer le dividende
exceptionnel de 9 euros par action versé le 24 novembre 2006, le Groupe
avait, fin 2006, levé une dette de 2,35 milliards d’euros comprenant
d’une part un prêt senior de 1950 millions d’euros et d’autre part un
crédit revolving de 400 millions d’euros, non utilisé au 31 décembre
2007. Fin décembre 2007, l’endettement net consolidé de Pages Jaunes
Groupe s’élevait à 1 854 millions d’euros.La société distribue
chaque année des dividendes représentant entre 100 et 110% de son
résultat net avec un leverage (dette nette / Ebitda) de 3,6. Cela
apparaît très tendu tout cela, il ne faudrait pas que l’activité
faiblisse ! En effet, même si les activités d’annuaires offre une forte
visibilité sur leurs résultats, elles semblent quand même plus risquées
que les activités de concessions (eau, propreté, aéroports, parking,
autoroutes…), leur modèle économique pouvant être remis en cause par de
nouveaux intervenants sur ce marché (internet, google…).Ce
versement va aussi priver à l’avenir la société de ressources
lorsqu’elle va avoir besoin d’effectuer des opérations de croissance
externe ou de financer son développementPar ailleurs, ce type de versement s’accompagne en général mécaniquement d’une baisse du cours du même montant.
Conclusion bourse dividendesL’investisseur
n’achète pas un dividende mais des parts d’une entreprise, un dividende
attractif n’est donc pas un critère d’investissement suffisant. Il faut
également que la société offre de bonnes perspectives de développement.
N’oubliez pas par ailleurs qu’un bon dividende est celui qui dure, il
doit donc versé par une société qui dispose d’une structure financière solide (vérifiez donc le ratio free cash flow / dividende).