Risma ouvre une nouvelle page
Risma ne cesse de faire parler d’elle. Gérard Pélisson, coprésident fondateur d’Accor, passe la main à Yann Caillère pour la présidence du Conseil de surveillance, alors que la présidence du directoire est confiée à Amine Benchcherki, qui succède à Azeddine Guessous (dont le mandat est arrivé à échéance), coopté administrateur membre du Conseil de surveillance. Marc Thépot est maintenu comme Vice-président de Risma en charge de la direction générale. En fait, il ne s’agit pas de la première restructuration organisationnelle du premier fonds d’investissement hôtelier au Maroc, qui ambitionne d’investir sur les trois prochaines années une enveloppe de 600 MDH. En effet, durant les deux dernières années, a été opérée la séparation entre Accor Gestion Maroc et Risma, qui compte aujourd’hui une trentaine d’hôtels avec six ouvertures prévues cette année.
«À Risma, ma mission est claire. C’est d’exécuter la stratégie décidée par les actionnaires. Risma est une machine à construire des hôtels tout en créant de la valeur pour ses actionnaires», a lancé lors de la conférence de presse tenue hier, à Casablanca, Amine Benchcherki, qui était cadre dirigeant à FinanceCom, relevant du groupe BMCE, actionnaire de Risma. Il a à son actif aussi la restructuration des filiales Budget Maroc et Finatech. Ce n’est pas tout. Il a été aussi PDG d’IBM Maroc pendant une dizaine d’années. Outre son expérience professionnelle, c’est surtout son passage au niveau de cette multinationale, qui lui a donné plus d’avantages pour accéder à ce nouveaux poste au sein de Risma, comme cela a été d’ailleurs souligné par Gérard Pelisson, qui demeure administrateur président d’honneur de Risma. Ce fonds d’investissement ambitionne de passer à la vitesse supérieure et de consolider son réseau. D’ailleurs, une augmentation de capital est prévue pour accompagner la société dans ses projets de développement.
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Azeddine Guessous, Administrateur membre du Conseil de surveillance et ex-président du directoire de Risma : «Aujourd’hui, Risma a les moyens de prendre en main son destin»
Les Échos quotidien : Risma et Accor Maroc ont été séparés durant votre mandat de deux ans à la tête du directoire de Risma, quelles sont aujourd’hui les frontières entre les deux structures ?
Azeddine Guessous : Dans le temps, un certain nombre de fonctions de Risma étaient assurées par Accor, qui nous les refacturait ensuite. Après, on a décidé de séparer complètement les deux structures pour délimiter les activités de chacune d’elles. On a ainsi créé l’ensemble des départements qui font tourner une entreprise, dont notamment les services financiers, juridiques et de construction. Je tiens à noter qu’auparavant, la construction était sous-traitée et jamais les budgets n’ont été respectés. Maintenant, ils le sont. Aujourd’hui, Risma a ses moyens humains et matériels à même de prendre en main son destin. Ce qui n’était pas le cas avant. Je n’ai pas voulu trop insister sur cela, car c’était sensible. On a dit que nous étions les propriétaires des hôtels, nous avons donc à assurer notre responsabilité de propriétaire, nous devons avoir nos équipes pour gérer nos hôtels, les construire, tout en assurant les financements. Nous n’avons surtout pas à passer par une société qui est en même temps juge et partie. Elle était gestionnaire et en même temps, elle assurait des fonctions de propriétaire, ce n’était pas sain. Cela s’est bien passé, mais il a fallu un an et demi de négociations.
Au niveau de Risma, pourquoi le Conseil de surveillance est investi des pouvoirs les plus élargis?
Il doit surveiller la stratégie et l’investissement, que se soit pour construire des hôtels, les prendre en location ou quand il faut désinvestir, en cédant un hôtel. Le directoire doit étudier, mais la décision doit être prise par les actionnaires. C’est la philosophie de l’élargissement du pouvoir du Conseil de surveillance.
Les actionnaires ont fait preuve de beaucoup de patience depuis la création de Risma...
On a décidé de ne pas distribuer de dividendes. Il n’en demeure pas moins qu’en comparant, aujourd’hui, la valeur totale des investissements réalisés au prix du marché à la valeur de ces mêmes investissements dans la comptabilité, il se dégage une différence importante représentant une véritable plus value latente. Et si demain, il est décidé de vendre l’ensemble des hôtels, on constatera que la mise initiale est doublée. Par conséquent, même si on ne distribue pas de dividende, il y a une véritable valeur emmagasinée dans les actifs, qui un jour ou l’autre va être extériorisée.