Salam,
Souhaitons lui la bienvenue au Maroc.
Source: Le Figaro
Un patron fuit la France après l'élection de Hollande
Mots clés : Délocalisation, Marnaz, Maroc, Yves Bontaz, Montebourg, Loïc Hervé, François Hollande
Par Adeline Raynal
Mis à jour le 04/09/2012 à 18:40 | publié le 04/09/2012 à 12:05
Yves Bontaz est un entrepreneur savoyard de 73 ans. CREDITS:
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Un entrepreneur haut-savoyard renonce à installer sa nouvelle usine dans l'Hexagone, où 400 emplois auraient dû être créés, préférant le Maroc. Il fait payer le choix politique des Français.
«Si Hollande passe, je ne construis pas mon usine à Marnaz.» Yves Bontaz, fondateur et président du conseil de surveillance de Bontaz, une entreprise industrielle automobile savoyarde affichant 111 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011, a mis sa menace à exécution. Ce patron autodidacte de 73 ans et adhérent à l'UMP installera son nouveau site au Maroc. Selon lui, l'arrivée de la gauche au pouvoir en France ne présage rien de bon pour l'économie nationale. Et ce, d'autant plus que le gouvernement Ayrault revient sur les mesures prises par Nicolas Sarkozy à la fin de son mandat. Ainsi, le taux d'imposition pèse lourdement sur la compétitivité des usines du pays, argue l'entrepreneur. «L'annulation de la TVA sociale en juillet a fortement motivé ma décision, cela venait en plus de la fin de la défiscalisation des RTT et des critiques inlassables sur le profit». Comme il réalise 87% de son chiffre d'affaires à l'étranger, Yves Bontaz souhaite produire davantage dans les pays émergents, notamment l'Inde, le Brésil et la Chine.
Loïc Hervé, maire de Marnaz, la commune où Yves Bontaz réside et sur laquelle il devait implanter cette nouvelle usine de 30.000 m2, reste incrédule face à cette décision. «Soutenons l'industrie française en France!», s'insurge-t-il sur son compte Twitter. L'enjeu est de taille. Le groupe Bontaz est le premier employeur de Marmaz - 250 personnes - et pas moins de 400 nouveaux postes auraient dû être créés avec le nouveau site de production. Aujourd'hui, le groupe emploie 1800 personnes au total, dont 1500 à l'étranger.
«Notre pays fera faillite»
Ce n'est pas la première fois qu'Yves Bontaz tacle la vision économique de François Hollande. Durant la campagne présidentielle, il avait publié un ouvrage - «M. Hollande, pourquoi chassez-vous les entrepreneurs de France?» - dans lequel il déplorait le manque de considération dont feraient l'objet les patrons français. En outre, l'entrepreneur prédisait la perte de «centaines de milliers d'emplois» sous le mandat du président socialiste. «Les Français doivent savoir que notre pays fera faillite, reculera de 50 ans si François Hollande est élu», écrivait-il dans ce livre. Son opinion est tranchée: «La gauche ne peut pas gouverner, vu sa faiblesse en mathématiques.»
Pour l'heure, Yves Bontaz semble être un cas isolé. Le délégué général du Medef de Haute-Savoie, Patrick Lucotte, assure au Parisien que cette initiative n'est pas représentative des intentions des patrons de la région. Toujours est-il que la politique fiscale de François Hollande est scrutée de près par les entrepreneurs. En mai dernier, Marc Simoncini, l'ancien patron du site de rencontres Meetic aujourd'hui à la tête de son propre fonds, Jaïna Capital, a menacé de quitter la France pour échapper à l'ISF qui, selon lui, l'empêche d'investir dans les entreprises hexagonales.