[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Entretien avec Anas Berrada dans la nouvelle tribune
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« GÉNÉRATION CASH », LE NOUVEAU PLAN STRATÉGIQUE D’ADDOHA29/01/15 publié par LNTENTREPRISES[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le rythme d’activité des sociétés immobilières cotées a été impacté en 2014 par le contexte macroéconomique caractérisé par un resserrement de liquidité. Par ailleurs, les cycles de croissance entamés par ces sociétés pendant la dernière décennie ont généré, à des niveaux différents, des besoins en fonds de roulement importants et des niveaux d’endettement conséquents. Dans ce contexte, Addoha est la première à réagir par un plan stratégique, agissant sur ses données commerciales, financières et opérationnelles, que M. Anas Berrada, Directeur Général Délégué à Addoha, a accepté de nous exposer.La Nouvelle Tribune: M. Berrada, Addoha vient d’annoncer dans un communiqué des mesures stratégiques, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs les motivations du management dont vous faites partie, dans ce sens ? Anas Berrada : En effet, Addoha vient d’adopter un nouveau plan stratégique « Plan Génération Cash » avec l’objectif majeur d’augmenter fortement les niveaux de cash flow d’exploitation générés par l’activité du Groupe sur les 3 prochaines années et réduire par conséquence significativement le niveau d’endettement.
Cette nouvelle orientation stratégique permettra également d’augmenter substantiellement la rémunération de nos actionnaires grâce à un meilleur Dividende Par Action (DPA) sur les 3 prochaines années.
Tous les facteurs de réussite de cette nouvelle stratégie sont entre nos mains. En effet, Addoha dispose aujourd’hui d’un patrimoine important qui se traduit dans son bilan par un actif 33 milliards de dirhams que nous comptons transformer en partie en liquidités pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
Quel est le diagnostic posé avant la décision de cette nouvelle orientation d’Addoha? Pour nos actionnaires le « Pay Out » ou le bénéfice distribué, est un indicateur important, or il n’a été que de 35 à 40% des résultats consolidés, ces dernières années. Les niveaux d’endettement de notre Groupe et de sa trésorerie ne favorisaient pas une meilleure distribution de bénéfices. Et pour cause, Addoha était dans une phase d’investissement très importante de 2006 à 2012 pour le lancement de pas moins de 225 000 logements sur 7 ans, à un rythme de 25 000 logements par an. Nous avons réalisé une croissance très forte qui nous a permis d’installer Addoha au premier rang de la promotion immobilière dans ses 2 segments d’activité : le logement social et le Haut standing à travers la marque Prestigia.
Il faut rappeler qu’avant l’introduction en bourse, Addoha ne produisait que 10 000 logements par an, elle est donc passée à un rythme de croisière de 25 000 logements par an, ce qui a nécessité des investissements colossaux et un BFR croissant. Compte tenu de ces réalisations notre endettement a atteint un montant de près de 9,5 milliards pour des fonds propres de 12 milliards de dirhams, soit un ratio d’endettement de 80%. Ce niveau est à notre sens élevé même si en face le Groupe détient un important stock de foncier dans son actif dont la valeur de marché est estimée à 25 milliards de dirhams.
Cette dette se compose de 6 milliards de dirhams à moyen et à long terme et le reliquat à court terme partagé entre des billets de trésorerie d’1 milliard de dirhams et des facilités bancaires de 2,5 milliards de dirhams. Au global nous prévoyons de la baisser à 4,5 milliards de dirhams sur les 3 ans du « Plan Génération Cash ». Il s’agit donc de diviser notre dette nette par deux à fin 2017.
M. Berrada, comment concrètement comptez-vous y arriver? Par une stratégie de monétarisation du bilan. Notre diagnostic nous a permis de constater que nous avons à notre actif des créances sur nos clients qui ont une durée de rotation moyenne de 10 mois. Il s’agit donc d’une part d’accélérer l’encaissement de ces créances. D’autre part, nous avons aussi des stocks de produits finis qui sont de près de 16 500 unités non vendues qu’il s’agit tout simplement d’écouler progressivement sur les 3 prochaines années. Ce sont essentiellement des immeubles de logements sociaux qui se situent en dehors de l’axe Casablanca-Rabat et qui se vendent plus lentement parce qu’ils sont au rez-de-chaussée et au 4ème étage. De même, dans certaines villes du Maroc, le logement social s’écoule à un rythme plus faible que l’axe Casablanca-Rabat.
Pour revenir à l’orientation stratégique du Plan, l’idée donc, est de transformer en liquidités les actifs existants et de limiter la création de nouveaux actifs grâce à une optimisation de la nouvelle Production. Il s’agira dorénavant de construire en priorité les immeubles les mieux vendus.
Cette rationalisation de notre production permettra de réduire fortement les décaissements sur les travaux, ce qui aura un impact positif sur la génération de cash.
M. Berrada, pour terminer quelques chiffres pour éclairer nos lecteurs: quelle est la part aujourd’hui du logement social dans le chiffre d’affaires global d’Addoha ? Le logement social et de moyen standing y représente 60 %, tandis que le segment haut standing y contribue à hauteur de 40 %. Vous savez que Prestigia, notre marque de haut standing s’est installée très vite, montant en puissance au cours des trois dernières années. Elle peut réaliser près de 1500 livraisons par an d’appartements et de villas, et réalise 2,8 milliards de dirhams de chiffre d’affaires.
Par ailleurs, nous disposons d’un chiffre d’affaires sécurisé de PRESTIGIA de près de 8 milliards de dirhams, livrable sur les prochaines années. Ce potentiel nous offre une bonne visibilité sur le chiffre d’affaires de PRESTIGIA et sa contribution au « Plan Génération Cash »
Quelle est la structure du capital d’Addoha ? M. Anas Sefrioui détient environ 56 % du capital et le flottant en bourse constitue près de 44 %. Cette part flottante est détenue essentiellement par des institutionnels marocains et étrangers.
Notre objectif, avec cette nouvelle stratégie, est d’attirer de nouveaux actionnaires institutionnels marocains et étrangers en offrant par notre nouvelle démarche plus de visibilité sur les prochaines années.
Et le stock du foncier ?Il est actuellement de 5 000 hectares et pèse près de 9 milliards de dirhams à la valeur du prix de revient, offrant un potentiel de marge future important. A son prix de marché, ce foncier constitue un patrimoine conséquent, qui valorise fortement Addoha aux yeux de ses actionnaires.
Addoha a-t-elle une politique boursière, s’intéresse-t-elle à son PEA, à l’évolution du cours? Quel est votre dividend yield ?Addoha est clairement devenue une valeur de rendement, avec un dividend yield de 4 à 5 % au niveau de cours actuel.
Je pense qu’aujourd’hui, la meilleure politique boursière serait de nous occuper de notre Business et de se focaliser sur la concrétisation des objectifs de notre plan « Génération Cash » pour répercuter les fruits de notre stratégie sur nos fondamentaux boursiers.
Entretien réalisé par Afifa Dassouli