voici l'article
L’Assemblée générale ordinaire de la
Société Nationale d'Electrolyse et de Pétrochimie (SNEP) d'aujourd'hui
promet d'être houleuse. Des petits actionnaires réclament le report de
l'AG pour vice de forme de convocation. «Nous n'avons pu disposer du
rapport de gestion, des états de synthèse ou encore du rapport des
commissaires aux comptes que pratiquement à la veille de l'AG au lieu de
15 jours minimum à l'avance selon les textes », révèle Karim Youssifi,
commissaires aux comptes et actionnaire minoritaire de la SNEP. «Nous
sommes à court de temps pour bien étudier ces documents et en discuter
avec le management », ajoute-t-il.
L'indexation du non respect des délais légaux en matière de
communication financière n'est qu'un prétexte pour les petits
actionnaires pour se faire entendre. Ils s'estiment lésés car l'action
SNEP a perdu 85% de sa valeur depuis son introduction en Bourse en 2007.
Le titre de l'opérateur valait 184,60% en séance le 04 juin, soit 1.065
DH de moins que son cours d'introduction (1.250 DH). Pour certains, «le
comportement du titre en Bourse n'est que la traduction de la gestion
catastrophique de l'entreprise)). Les objectifs annoncés lors de
l'introduction en Bourse sont loin d'être atteints. SNEP a réalisé un
chiffre d'affaires de 891,7 millions de DH en 2011 contre 1,7 milliard
de DH prévu lors de l'introduction en Bourse. De plus, les profits
annoncés sont en décalage de près de200 millions de DH par rapport aux
bénéfices enregistrés l'année dernière. Pour la première fois depuis son
accession à la cote, la société ne distribuera pas de dividendes. Ce
qui suscite davantage le courroux des petits actionnaires: Les plaintes
se multiplient sur le forum
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] où les protestataires
se retrouvent. Aujourd'hui, «nous poussons un coup de gueule sous forme
d'avertissement avant d'éventuelles actions devant la justice », menace
Youssifi.
Pour bloquer les décisions de l'AG, il faut détenir au moins le tiers du
capital de la société. En revanche, aucun quota n'est fixé pour une
action en justice sauf en cas de demande d'une expertise.
SNEP attribue ses contre-performances en 2011 à une conjoncture
difficile, notamment «la recrudescence des importations de PVC à des
prix dumping et un renchérissement des coûts d'approvisionnement de
l'éthylène ».
L'entreprise a tout de même investi 50 millions de DH dans un four de
cracking DCE et un compresseur d'hydrogène à anneau liquide. D'autres
investissements pour un montant total de 110 millions de DH ont été
également engagés l'année dernière. Pour 2012, l'industriel prévoit la
réalisation du projet d'extension de ses capacités. «Le doublement de
capacité est repoussé chaque année alors que ce chantier aurait dû être
finalisé depuis 2010 », fait remarquer Youssifi.
(Source : L'Economiste)