MasterCard livre son diagnostic sur la monétique au Maroc
2014-04-26 | Maroc FLM
Pour MasterCard, l'essor de l’activité du paiement électronique et de la monétique au Maroc pourrait s'accélérer d'avantage en cas d'élimination de certains obstacles et d'exploration de nouveaux leviers. Par ailleurs, un tel essor pourrait aussi soulager la liquidité des banques et améliorer certaines prestations publiques.
C'est ainsi que Faissal Khdiri, DG de Mastercard Africa, a exploré ce sujet dans une interview accordée à la Vie Économique.
Tout d'abord, trois principaux obstacles semblent ralentir le développement de la monétique. Le premier est celui de l'insuffisance de points d'acceptation. En effet, le Maroc ne compte qu'environ 30 000 points d’acceptation dont seulement 50% sont actifs. Une telle situation fait que 93% des transactions enregistrées sur les cartes actives sont des opérations de retrait.
Le deuxième obstacle est relatif à l'adossement quasi-exclusif des cartes aux comptes bancaires. Ceci a comme principale conséquence la difficulté de changement de prestataires et la stimulation de la concurrence.
Quant au dernier frein, il s'agit de la nette préférence accordée au cash qui jouit d'un important capital confiance. Un tel phénomène freine notamment la pénétration des moyens de paiement au niveau des petits commerçants. De même, les usagers préfèrent toujours garder une trésorerie en cash de préférence à l'usage des cartes bancaires.
Par ailleurs, le DG de MasterCard Africa a évoqué des leviers de croissance. Le premier levier est celui des cartes Corporate qui permettent d'offrir aux entreprises des moyens modernes de suivi des dépenses des collaborateurs. Quant au deuxième levier, le Maroc pourrait s'inspirer de l'expérience de sa société en Afrique du Sud, où l'Agence de sécurité sociale a économisé 375 M$ grâce à la distribution des aides via des cartes multi-applicatives. En effet, Tayssir, RAMED ou toutes autres aides pourraient être distribués via des cartes multi-applicative (retrait, paiement, identification...) ce qui permet d'économiser les coûts administratifs tout en bancarisant les personnes démunies.
En conclusion, si le Maroc a réalisé des progrès satisfaisants en termes de taux d'équipement des cartes bancaires (10 millions de cartes en circulation), l'usage du paiement électronique demeure insuffisant. Ceci est d'autant plus important que la baisse de l'usage de la monnaie fiduciaire, améliorerait la liquidité des banques. En effet, un tel développement nécessite en plus du diagnostic de MasterCard, une forte implication des banques, notamment en termes d'amélioration de la disponibilité des points de paiement et de flexibilité d'usage des cartes (en terme de connexion online avec le compte et changement de plafonds).