| | Séance du Vendredi 2 Mai 2014 | |
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+18Berghoul Umbrader 118 alpha74 BMW safari10 aboulkacim Mr Hicham rissan du nord Abouyasser abk1 i love morocco Pelican SOROS kassemoun FIZZAZI Spartacus_LHN Hatim 22 participants | |
Augmentation du SMIG de 10% en deux temps | Pour | | 72% | [ 46 ] | Contre | | 28% | [ 18 ] |
| Total des votes : 64 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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amin
Nbre méssages : 1068 Inscris le : : 31/05/2011
| Sujet: Re: Séance du Vendredi 2 Mai 2014 Dim 4 Mai 2014 - 22:06 | |
| - abk1 a écrit:
- Berghoul a écrit:
Bonjour tous le monde, Je vais vous raconter une histoire. Cela fait quelques années, j'ai fais une mission d'audit social au sein d'une société industrielle côté en bourse (je ne dirais pas laquelle). L'un des axes était la refonte du système de rémunération. Le DG se plaignait beaucoup de la revalorisation d’ancienneté (de 5%) et cherchait par tous les moyens de contourner cette obligation légale notamment par le recours massif aux contrats d'intérim (renouvelable d'année en année, ce qui est contraire à la loi) et aussi par l'arrêt de contrat au bout de deux ans et réintégration après. Quand on écoute son beau discours sur la compétitivité on est enclin à y croire mais quand j'ai analysé la structure des salaires j'ai abandonné la mission tellement j'ai été dégouté, par la cupidité de ce monsieur. En effet, l'analyse a montré que le salaire du directeur et de sa famille (un frère, trois fils, deux filles et 3 cousins) représentaient près de 43% de la masse salariale totale. En plus, ses indemnités de fonction et ceux de sa famille (avantages pécuniaires et en nature) représentait près de 70% du total de ces indemnités. Ce monsieur qui travaillait 2h par jour se versait un salaire astronomiques et passait la moitié de ce temps à se plaindre des salaires (de 2000DH, élevés selon lui) de ses ouvriers, qui travaillaient dans des conditions inhumaines. Moi aussi quand j'étais à la fac, je croyais à ce discours naïf sur la compétitivité salariale, mais quand j'ai commencé à voir de près ce genre d'horreur j'ai commencé à comprendre qu'il y avait une grande divergence entre discours théorique et réalité crue du terrain. Pour ceux qui se demandent encore sur les horreurs de la logique capitaliste, (je suis un économiste avant d'être auditeur) ils trouveront dans le livre de karl polanyi "la grande transformation" de quoi se remettre les idées en place. La compétitivité par le salaire n'est qu'un artifice pour privatiser les profits et socialiser les pertes. La tendance lourde actuellement en cours (partout dans le monde) à la paupérisation de la classe moyenne (et surtout à sa précarisation) n'est que la partie visible de l'iceberg.
A bon entendeur,
le gouvernement se trouve devant trois contrainte;
- la dette -la compétitive - la paix sociale;
ces trois contrainte sont tellement reliées qu'il est quasiment impossible de toucher l'une sans avoir un effet sur l'autre.
je m'explique : nous avons une dette de 24 milliard de $ et une bonne partie de notre PIB va pour payer les intérêts de cette dette. or le taux d'intérêt qui nous est appliqué dépend de notre notation. et notre notation dépend de nos équilibres macro économiques et notamment le déficit budgétaire qui pour les banquier est synonyme de notre solvabilité. afin de préserver notre notation et pour ne pas voir le service de la dette flamber notre gouvernement a plié devant les institutions financière et les créancier en supprimant la compensation des produit pétroliers. ceci a impacter négativement notre compétitivité et le pouvoir d'achat des travailleurs. d'un notre coté nous sommes dans une période ou les troubles sociaux peuvent dégénérer facilement donc le gouvernement a fini par céder au travailleurs pour garder la paix sociale.
ainsi les entreprise se trouvent doublement handicapées d'abord le renchérissement d'un facteur de production qu'est l'énergie, et de l'autre coté l'augmentation des couts de main d'oeuvre. on ajoute a cela un facteur exogène qui la dévaluation des monnaies des pays émergent ces dernières mois (dont la turquie). et la dévaluation des monnaies tunisienne et égyptienne après le printemps arabe. tout cela nous donne des raison de s'inquiéter sur notre compétitivité et notre capacité de préserver nos emplois. on a beau crier il faut s'orienter vers des secteurs innovants insensible a l'augmentation de ces intrant mais cela reste des slogans pour le moment. un des gros employeurs au maroc est le secteurs textiles. il est très sensible au couts de la main d'oeuvre. les donneurs d'ordre n'investissent rien au maroc il ne font que de sous traiter auprès de confectionneurs marocains. leurs migrations vers un autre pays peut se faire d'un jours au lendemain.
donc si on résume :
le gouvernement a ménagé les créanciers; calmer les travailleurs; mais doublement handicaper les entreprises;
alors que faire pour que les entreprises ne perdent pas des emplois et que les étrangères s'encourage a venir chez nous?
il n'y a pas 1000 solutions: le gouvernement finira par dévaluer le dirham.
ce qui va engendrer une inflation importée, une détérioration du pouvoir d'achat des travailleurs. bref le retour a la case départ. donc ça ne servait a rien d'augmenter le smig. c'est plus une tactique qu'une stratégie murement réfléchie. bref; c'est de la poudre au yeux. Exactement Mr ABK, c'est l'idée que j'avais en tête .... ça ne sert à rien cette augmentation, il faut pas être dupe, l'effet d'éviction fera qu'on reviendra à l même situation. l'égalité, justice sociale ... beau discours romantique, je veux bien qu'on y arrivera .... mais ce n'ai pas en diffusant des slogans brillants vides d'objectifs ficelés qu'il va se concrétiser... la réalité économique est autre chose, et il faut pas etre sentimentale en la traitant. cette histoire d'augmentation ne dépasse pas être du marketing politique, ça ne fait même pas 2 ans qu'on a effectuer 15% d'augmentation, pourquoi le niveau de vie ne s'est pas améliorer .... il faut creuser ailleurs et ne pas enfoncer plus de clous dans son cercueil... notre travail n'est pas à même de générer une valeur ajoutée suffisante pour assurer un niveau de vie minimum pour un simple ouvrier. il faut comparer le rendement de nos travailleurs par rapport à d'autres pays ( de l'ouvrier aux ingénieurs et managers) et pourquoi chercher ailleurs, comparer juste le rendement du marocain il y'a 15 ans, à celui d'aujourd'hui d'un même niveau d'education .... je l'ai dit à maintes fois, nos valeurs ont changé, on ne cherche plus à perfectionner son travail, à apporter une valeur ajoutée, à partager, à mériter sa vie .... on veut du gain facile et vite et peu importe les moyens, on s'en fout de la conscience du moment que pratiquement tout le monde fait la même chose, on détruit avec nos propres mains l'avenir des futures générations et on leur fait hériter nos problèmes . et pourquoi cet acharnement contre le patronat/entrepreneuriat !!!!, je ne nie pas qu'il y a des cas de figures qui dégoutent comme celui témoigné par Mr Berghoul, mais à la base il ne faut pas oublier que c'est des gens qu'ont accepté de sacrifier la sécurité du rendement assumer le risque d'entreprendre son capital grand ou minime, c'est des gens qui travaillent dur pour mériter une chance, n'innove pas trop dans le Maroc, mais ils permettent de faire employer plus de gens ... Ah on n'aime pas qu'ils suscitent parfois des salaires de leur personnel, donc essayant de les éliminer une fois pour toute, tout le monde travaillera chez personne, c'est originel .... désolé, la réalité dans le terrain ce n'est pas ça, personne ne vit de son salaire mais de bien plus, dans toutes les entreprises que j'ai connu, il y a le magasinier qui détourne des stocks, les chauffeurs qui détournent les frais de réparation et de carburant, le comptable qui vend les factures, les commerciaux qui détournent un peu de marge ou vend leur propres M/se, ....et le liste est loooooongue. les marocains ( la grande majorité) sont à l'aise dans ce mode d'emploi, même si tu augmente les salaires n fois, ils abandonnent pas ces habitudes, c'est pour ça pas mal de dirigeants appliquent le SMIG voire moins, pcq ils savent que le cout caché compense largement la différence . Bref c'est devenu réciproque entre les travailleurs et les patrons, chaque partie s'en fout de l'avenir de l'autre. ... c'est ça "la culture qui règne" , un circuit infernal de haine de manque de confiance... et bravo à Benky qui ne fait que l'enfoncer d'avantage | |
| | | Berghoul Consultant chartiste
Nbre méssages : 698 Inscris le : : 17/08/2012
| Sujet: Re: Séance du Vendredi 2 Mai 2014 Dim 4 Mai 2014 - 23:08 | |
| @ Abk1 et @ Amin, Je suis tout à fait d'accord avec vous sur vos analyses. Mais la raison derrière tout cela c'est quoi ??? Ces problématiques et ces doubles contraintes à la "Bateson" on les connait depuis les années 70. Retourner voir les écrits de Aziz blal. Vous croyez que cela remonte aux années 50, 60, 70 ??!!!! C'est beaucoup plus ancien que cela ! Il y a un livre très intéressant de Mohamed Naji, "Expansion européenne et changement social au Maroc" dans lequel l'auteur explore les problèmes du sous-développement et du développement socio-économique d'un pays du Sud sous la pression d'une dynamique économique du Nord, de caractère capitaliste. Et bien on y trouve que la célèbre réforme du "Tartib" entreprise dans la deuxième moitié du XIXe siècle sous la pression de l’Europe, (assortie de la réforme fiscale amorcée sans résultats par Mawlāy al-Ḥasan (1873-1894), et continué par son fils) répond exactement aux mêmes objectifs (pile poile) et aux mêmes contraintes des réformes actuels. Mohamed Naji, avec son style magnifique, commente cette dynamique de réformes sans résultats entreprises depuis lors jusqu'à nos jours comme "un éternel commencement". Et bien la raison c'est quoi ??? Nous n'avons pas de vision. Que le gouvernement soit de gauche, de droite, conservateur ou appeler le comme vous voulez, il reste incapable d'élaborer une vision! pourquoi ? nous n'avons pas les compétences nécessaires ? la volonté politique ? la je sais pas quoi ? et bien non. Socialement, (au delà du politique et de l'économique) nous ne disposons pas encore de mécanismes pour élaborer une vision à long terme cohérente, portée et acceptée par tous. Je m'arrête là | |
| | | amin
Nbre méssages : 1068 Réputation : 8 Inscris le : : 31/05/2011
| Sujet: Re: Séance du Vendredi 2 Mai 2014 Dim 4 Mai 2014 - 23:24 | |
| - Berghoul a écrit:
- @ Abk1 et @ Amin,
Je suis tout à fait d'accord avec vous sur vos analyses. Mais la raison derrière tout cela c'est quoi ??? Ces problématiques et ces doubles contraintes à la "Bateson" on les connait depuis les années 70. Retourner voir les écrits de Aziz blal. Vous croyez que cela remonte aux années 50, 60, 70 ??!!!! C'est beaucoup plus ancien que cela !
Il y a un livre très intéressant de Mohamed Naji, "Expansion européenne et changement social au Maroc" dans lequel l'auteur explore les problèmes du sous-développement et du développement socio-économique d'un pays du Sud sous la pression d'une dynamique économique du Nord, de caractère capitaliste. Et bien on y trouve que la célèbre réforme du "Tartib" entreprise dans la deuxième moitié du XIXe siècle sous la pression de l’Europe, (assortie de la réforme fiscale amorcée sans résultats par Mawlāy al-Ḥasan (1873-1894), et continué par son fils) répond exactement aux mêmes objectifs (pile poile) et aux mêmes contraintes des réformes actuels.
Mohamed Naji, avec son style magnifique, commente cette dynamique de réformes sans résultats entreprises depuis lors jusqu'à nos jours comme "un éternel commencement".
Et bien la raison c'est quoi ???
Nous n'avons pas de vision. Que le gouvernement soit de gauche, de droite, conservateur ou appeler le comme vous voulez, il reste incapable d'élaborer une vision! pourquoi ? nous n'avons pas les compétences nécessaires ? la volonté politique ? la je sais pas quoi ? et bien non.
Socialement, (au delà du politique et de l'économique) nous ne disposons pas encore de mécanismes pour élaborer une vision à long terme cohérente, portée et acceptée par tous.
Je m'arrête là
j'ai hate de lire les livres que tu cite parait passionnant. tu surf entre plusieurs lectures et théories, c'est impressionnant cher ami. on se rejoint sur ce point, ya une sorte de divergence de vision entre les différents acteurs ( gouverneurs ou gouvernés).... une dispersion d’énergie plutot qu'une synergie merci pour le débat que tu as mené c'était très instructif. | |
| | | Pelican
Nbre méssages : 16978 Humeur : En construction Réputation : 69 Inscris le : : 12/08/2008
| Sujet: Re: Séance du Vendredi 2 Mai 2014 Lun 5 Mai 2014 - 0:01 | |
| Le truc c'est qu'il ne peut jamais y avoir une théorie juste ou un équilibre prévisible ad vitam aetrnam. Faut bien des doutes, des déséquilibres, des calculs qui tombent à l'eau.
Si le monde a trouvé l'équation juste et équitable pour son développement, l'espoir va être supprimé du dictionnaire !
Éternel recommencement ? Éternel report.... O molaha Rbbi ! _________________ visitez mon site Tikchbila-tiwliwla.com
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| Sujet: Re: Séance du Vendredi 2 Mai 2014 | |
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| | | | Séance du Vendredi 2 Mai 2014 | |
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